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DRAP, subst. masc.
Étymol. et Hist. Ca 1050 « étoffe (en gén.) » (Alexis, éd. Chr. Storey, 346); ca 1175 en partic. « pièce de toile qui garnit le lit » (Chr. de Troyes, Chevalier Charrette, 522 ds T.-L. : dras blans); fin xvies. estre couché en blancs draps « être dans une situation fâcheuse » (Sat. Men., Harangue de M. d'Aubray, p. 226 ds Hug.); d'où 1659 se mettre dans de beaux draps blancs (Molière, Précieuses ridicules, 16). Du b. lat. drappus « morceau d'étoffe », prob. d'orig. gauloise (Ern.-Meillet); s'est substitué à linceul* au sens de « drap de lit ».

Mise à jour de la notice étymologique par le programme de recherche TLF-Étym :

Histoire :
0. draps subst. masc. plur. « vêtements ». Attesté du milieu 12e siècle (WaceNicR, vers 207 = BFM : Une femme un enfant aveit Que de diable plein esteit. Ses draz rompeit, ses meins manjout, Sa vie en grant dolur usout. Tut depesçout ses vestemenz et od ses meinz et od ses denz. Quant seint Nicholas le seigna, Del diable le delivra) à 1541 (Amadis, Second livre, page 3, in Huguet : Il advisa un homme tresancien, vestu de draps de religion). - 
A. drap subst. masc. « étoffe ». Attesté depuis fin 11e siècle (AlexisS2, page 110, strophe 70, vers 346 in GdfC 9, 414b : Tut sul s'en est Eufemien turnét, Vint a sun filz ou gist suz lu degrét. Les dras suzlevet dunt il esteit cuvert : Vit del sain[t] home le vis e cler e bel). - 
B. 1. a. drap subst. masc. « drap de lit ». Attesté depuis ca 1165 [toujours au pluriel en ancien français] (MarieLanvR, page 75, vers 98 = BFM : Ele jut sur un lit mut bel Li drap valeient un chastel En sa chemise senglement). Première attestation du singulier : 1389/1392 (RegChâtD, volume 1, page 176, in DMF2 : elle qui parle ala en la chambre où il avoit jeu, pour faire son lit, ne trouva en icellui lit que un drap seul, qui bien valoit VJ s.). - 
B. 1. b. drap de lit loc. nom. masc. « pièce de toile qui couvre un lit ». Attesté depuis 1389/1392 (RegChâtD, volume 1, page 39, in DMF2 : un drap de lit qui estoit à une haye). - 
B. 2. dans de/en (beaux/mauvais/adjectif du même paradigme) draps loc. adj. « dans une situation embarrassante ». Attesté depuis fin 16e siècle (Satyre Ménippée, page 226, in Huguet : Si on l'[Jacques Clément] eust laissé vivre, comme il faloit, et mis entre les mains de justice, nous eussions eu tout le fil de l'entreprise naïfvement deduict, et y eussiez esté couché en blancs draps). Première attestation de la locution dans une forme (lexicale et syntaxique) très proche de l'emploi moderne : 1660 (Molière, Précieuses, page 114 = Frantext : Ah ! Coquines que vous êtes, vous nous mettez dans de beaux draps blancs, à ce que je vois !). Remarque : au 15e siècle, le syntagme blancs draps désigne un linceul, cf. DMF2. - 

Origine :
Transfert linguistique : emprunt au latin drap(p)us subst. masc. « pièce d'étoffe, chiffon » (attesté depuis la fin du 5e siècle [Oribase], Ernout‑Meillet4 ; Blaise, Dictionnaire ; Ø TLL), lui‑même d'origine très incertaine, peut‑être gauloise, cf. drappet‑, thème nominal gaulois (Dottin, Langue gauloise) et les noms propres Drappo, Drappes, Draponus (Ernout‑Meillet4). Le lexème drap s'est substitué à linceul* au sens de « drap de lit ». Cf. von Wartburg in FEW 3, 154b‑156a, drappus.


Rédaction TLF 1979 : Équipe diachronique du TLF. - Mise à jour 2006 : Aurore Koehl. - Relecture mise à jour 2006 : Nadine Steinfeld ; May Plouzeau ; Takeshi Matsumura ; Éva Buchi.