DÉLICAT, ATE, adj.
Étymol. et Hist. A. 1. Ca 1454 « de constitution frêle (d'une personne) » (
Arch. Nord, B 854, n
o15908 ds 
IGLF : gens 
deliquatz et norris deliquatement, legiers a eslever et tantost tanés); 
2. 1492 « d'une qualité, d'un raffinement propres à satisfaire un goût exigeant (d'une chose) » (
G. Tardif, 
Faulconnerie ds 
DG : viande bien 
délicate); 
3. av. 1539 « d'aspect élégant, gracieux » (
P. Gringore, 
               Œuvres, éd. A. de Montaiglon et Ch. d'Héricault, t. 1, p. 202 ds 
IGLF : Sottes gayes, 
delicates, mignottes); 
4. av. 1544 « d'une grande finesse d'exécution » (Cl. 
Marot, 
Métamorphoses d'Ovide, II, p. 75, éd. 1596 ds 
Gdf. Compl. : ouvrages 
delicats); 
5. 1549 « sensible aux moindres impressions physiques » (
Du Bellay, 
Deffense et Illustration de la Langue Françoyse, éd. H. Chamard, p. 118 ds 
IGLF); 
6. av. 1592 « qui présente des nuances subtiles; difficile à apprécier, à exécuter » ici, en parlant de la recherche de la vérité (
Montaigne, 
Essais, éd. A. Thibaudet, Pléiade, 1. II, chap. 10, p. 461). 
B. 1. 1567 péj. « d'une sensibilité excessive en matière de goût, de plaisir » (
Amyot, 
Démétr., 3 ds 
Littré : 
delicat en son vivre); 1616-20 « doué d'une grande sensibilité » (
d'Aubigné, 
Hist. univ., II, 337, 
ibid. : il rendit comme en extase les plus 
delicats de ses auditeurs); 
2. av. 1592 « scrupuleux » (
Montaigne, 
Essais, 1. I, chap. 26, éd. A. Thibaudet, Pléiade, p. 188 : qu'on le rende [l'enfant] 
delicat au chois et triage de ses raisons).  Empr. au lat. class.
 delicatus « attrayant, voluptueux, élégant, fin, de goût difficile, etc. », dér. de 
deliciae (délices*
); a éliminé en ces sens les plus anc. 
deugié, delié* ainsi que 
delicatif (attesté dep. la fin du 
xives., 
cf. T.-L. et 
Gdf.). Le mot est déjà attesté au 
xives. en anc. gasc. : viandes 
deliquades ds 
Arch. munic. de Bayonne, 295 d'apr. K. Baldinger ds 
R. Ling. rom., t. 20, p. 80.