DÉFILER2, verbe intrans.
Étymol. et Hist. I. 1. 1299
soye deffillee « soie qui n'est pas filée » (Ordonnance sur les métiers ds
E. Boileau,
Métiers, éd. G.-B. Depping, p. 385) − 1611
Cotgr.; à nouveau 1870
(Lar. 19e); 1408
desfiler « défaire, détordre » (20 mai-20 août,
Compte d'ouvrages, 8
eSomme de mises, A. Tournai ds
Gdf. Compl.); 1549 « défaire un tissu, désagréger » (
Est. :
Deffiler, Retexere); 1611 (
Cotgr. :
Se défiler. Il se dit des étofes; mais on dit mieux s'efiler);
2. xives.
desfilher « enlever le fil qui réunit » (Jeh. des Preis ds
Delb. Rec. d'apr.
DG);
ca 1560
deffiler (
Fouill.,
Fauconn., fol. 70 ds
La Curne);
3. 1829 milit. « disposer des troupes ou des ouvrages de manière à les soustraire à l'enfilade du feu ennemi » (
Boiste).
II. [1611
deffiler « sortir du rang » (
Cotgr.); à nouveau au
xviies. (mère Ang. Arnauld d'apr.
Sainte-Beuve,
P.-R., L. V, ch. III, t. IV, p. 258 ds
R. Philol. fr. t. 28, p. 140 : Le chemin étant difficile, il fallut
se défiler [rompre la file] et s'arrêter un peu)]; 1826 « se récuser » (
Balzac,
Physiol. mar., p. 111 : ... pouvoir que vous avez sur elle et contre lequel elle
se défilait).
III. 1648 « aller à la file » (
Abl[
ancourt],
Ret[
raite], 1. 4, c. I ds
Rich.); spéc. 1845 (
Musset,
Il faut qu'une porte, p. 234 : Je ne compte pas sur grand'monde aujourd'hui, vous regarderez
défiler ma petite lanterne magique); 1932 (
Catal. d'instruments de lab. (Prolabo), p. 46 : Fenêtre-couloir pour bandes minces (...) permettant de faire
défiler un film). I dér. de
fil*; préf.
dé-*; dés.
-er, les sens 2 et 3 étant plus spéc. formés comme anton. de
enfiler. II dér. de
file*; préf.
dé(s)-*; dés.
-er. III dér. de
file*
; préf.
dé-*, exprimant le renforcement (lat.
de); dés.
-er.