CRU2, CRUE, adj., subst. et adv.
Étymol. et Hist. A. 1. 1165-70
poires crues (
Chr. de Troyes,
Erec et Enide, éd. M. Roques, 4240);
2. 1268 « qui n'a pas subi de préparation (du cuir, de la soie) »
cuirien cru (
E. Boileau,
Livre des métiers, 280 ds T.-L.);
3. 1765
(eau) crue « dure » (
J.-J. Rousseau,
Confessions, éd. B. Gagnebin et M. Raymond, VI, 227).
B. 1. xives. « (du temps) froid, humide »
temps crus et plouvieus (
Froissart,
Chroniques, éd. S. Luce, V, 202);
2. loc. adv.
xives.
armé a cru (G.
de Roussillon, éd. E.-B. Ham, 5094), à nouv. en 1660
monter à cru (
Oudin,
Tresor des deux lang. espagnolle et françoise, Paris); 1835 archit.
porter à cru (Ac.); 3. a) 1460 fig.
a si crue response (
G. Chastellain,
Chroniques, III, 59, 13 ds
Heilemann Chastellain);
b) 1819 « libre, peu décent »
sens trop cru (
Maine de Biran,
Journal, p. 260);
4. 1754 fig. (d'une sensation visuelle) (
Encyclop. t. 4). Du lat. class.
crudus « saignant; cru, non travaillé (du cuir) ».