CROQUER2, verbe trans.
Étymol. et Hist. A. 1. Fin
xiiies.
crokier « frapper » (
Sone de Nansai, 18432 ds T.-L.)
− xvies. ds
Hug.;
2. ca 1392 « briser, faire craquer quelque chose » (
Froissart,
Chroniques, éd. L. Mirot, t. 12, p. 127), spéc.
xves. « broyer sous la dent avec un bruit sec » (
Evangile des quenouilles, éd. Bibl. Elzev., p. 72 :
croquier noisettes); 1517 fig.
les biens du peuple crocque (
J. Bouchet,
Chapelet des princes, 46 v
ods
R. Hist. litt. Fr. t. 8, p. 502);
3. 1
remoitié
xvies. [d'une chose dure]
croquer sous les dents (
Des Periers,
Contes, LXXV ds
Littré); 1716 part. prés. fém. subst.
croquante pâtisserie (
Cuis. roy. et bourg., t. 1, 40 d'apr.
Fr. mod. t. 24, 221 ds
Quem.);
4. 1665
croquer (une femme) « obtenir ses faveurs » (
La Fontaine,
Contes, Mazet, éd. H. Régnier, t. IV, p. 494); 1739 fig.
morceau à croquer [en parlant d'une femme] (
Marivaux,
Triomphe de Plutus, IV, 130 ds
IGLF); 1798
jolie à croquer (Ac.). B. 1. Av. 1611 « avoir une connaissance superficielle de quelque chose » (
L'Estoile,
Mém., 2
epart., p. 629 ds
Gdf. Compl.);
2. a) [1650
Bl.-W.5] 1676 « ébaucher un tableau » (
Félibien Dict.);
b) 1752 part. passé adj.
croqué (dessein) « pris sur le vif » (
J. Lacombe,
Dict. part. des beaux-arts ds
Fr. mod. t. 17, p. 259);
3. 1680 « faire à la hâte, esquisser un ouvrage » (
Rich.). D'une racine onomatopéique
krokk-, exprimant un bruit sec (
FEW t. 2, p. 1359), dés.
-er. Il est difficile de dire si
jolie à croquer se rattache à
croquer1ou à
croquer2.