COUVRIR1, verbe trans.
Étymol. et Hist. A. 1. 2
emoitié
xes. « cacher (quelque chose) en mettant quelque chose dessus » (
Passion, éd. d'A. S. Avalle, 185); 1172 fig. (
Ch. de Troyes,
Lion, éd. M. Roques, 527 : Por ma honte
covrir); 1176
par moz coverz (
Id.,
Cligès, éd. M. Roques, 1033);
2. 1835 « rendre (quelque chose, un son) inaudible »
(Ac.). B. 1. a) 2
emoitié
xes. « (d'une chose) être répandu en abondance sur » (
Passion, loc. cit., 310);
ca 1100 (
Roland, éd. J. Bédier, 1084); 1657 au fig.
couvrir de gloire, de honte (
Pascal,
Pensées, section 2, éd. L. Brunschwicg, t. 13, p. 3);
b) 2
emoitié
xiiies. [ms.] pronom., en parlant du temps qui s'obscurcit (
Souhaits Saint Martin ds
Fabliaux, éd. A. Montaiglon et G. Raynaud, t. 5, p. 202);
2. 1
remoitié
xiies. « (d'une personne) répandre (quelque chose) en abondance sur » (
Ps. Oxford, éd. F. Michel, CXLVI, 8).
C. 1. Mil.
xies. « (d'une chose) être disposé sur » (
Alexis, éd. C. Storey, 346);
ca 1570 part. passé subst. « tout ce
dont on couvre la table pour un repas » (
Carl., V, 12 ds
Littré);
2. 1172 « (d'une personne) munir un espace, une maison, d'une couverture, d'un toit » (
Ch. de Troyes,
Lion, 2349);
3. 1372 [ms. K] « s'accoupler (des animaux) » (
Brunet-Latin,
Trésor, éd. P. Chabaille, p. 1242, interpolation);
4. 1921 « parcourir (une distance) » (
Pesquidoux,
Chez nous, p. 122).
D. 1. Ca 1165 « (d'une chose) protéger en étant placé dessus » (
Rois, éd. R. Curtius, I, 17, p. 32);
ca 1160 part. passé subst. masc. « bien abrité d'arbres, abri » (
Enéas, éd. Salverda de Grave, 4621); 1844 part. prés. subst. fém. arg. « casquette » (
Dict. complet de l'arg., 27); 1896
id. « couverture » (
Delesalle,
Dict. arg.-fr. et fr.-arg.);
2. ca 1160 « (d'une personne) protéger le corps de quelqu'un (contre les agressions extérieures) (
Enéas, loc. cit., 1211);
ca 1230 spéc. pronom. « se vêtir » (
Eustache le moine, 153 ds T.-L.);
ca 1175 au fig. « abriter quelqu'un derrière son nom, son autorité » ici pronom. (
Chastellain,
Chroniques, éd. K. de Lettenhove, t. 1, p. 22).
E. 1793 fin. (
Beaumarchais,
Époques, p. 117). Du lat. class.
cooperire (composé de
co et
operire), « couvrir entièrement » au propre et au fig.