COUARAIL, subst. masc.
Étymol. et Hist. Terme du Nord-Est, notamment lorrain (
cf. 1876
Gloss. du patois messin de D. Lorrain cité par
Adam, p. 241 et
O. Bloch,
Parlers des Vosges mérid., pp. 315-316), déverbal avec substitution du suff.
-ail* à la finale, de l'a. fr.
carrogier « causer sur la place publique » (
xiiies., Champagne ds T.-L.) d'où est directement issu le type
couairaidje (
cf. FEW t. 2, p. 1407 b).
Carrogier est formé sur
carroge « carrefour » (mil.
xiies.
Ps. de Cambridge ds T.-L.) qui représente le lat.
quadrūvium et s'est maintenu dans les dial. norm., pic., champ. et franc-comtois tandis que le Centre et le Sud-Ouest du domaine d'oïl présentent des formes du type
carroi (
ca 1150
Thèbes ds T.-L.);
cf. aussi
J. Pignon,
Évol. phonétique des parlers du Poitou, pp. 303-304. Le
Couarail a été le nom d'une société régionale déclarée le 21 mars 1908 (A. D. Meurthe-et-Moselle 4 M 64) dont le siège se trouvait à Nancy et qui a cessé d'exister vers 1922.