CORMORAN, subst. masc.
Étymol. et Hist. xiies. [daté d'apr. A. Thomas ds
Romania, t. 36, 1907, p. 308]
cormare[
n]
g (
Glose sub silencio legende, loc. cit.) − 1599
cormarans (plur.), Ph. de Marnix ds
Hug.; xiiies.
kormoront (
Gloss. hébr.-fr., éd. M. Lambert et L. Brandin, p. 34 1. 57), forme isolée;
ca 1379 [date du ms.]
cormorant (
Modus et Ratio, éd. G. Tilander, t. 1, p. 155) − 1680,
Rich.; 1550
cormoran (
A. Paré,
Œuvres, éd. F. Malgaigne, t. 1, p. 141). Prob. composé de l'a. fr.
corp « corbeau » et de *
marenc adj. « marin », ce dernier étant dér. du lat.
mare avec le suff.
-enc (germ.
-ing); on trouve
corvum marinum ds les
Gloses de Reichenau (éd. Klein-Labhardt, t. 1, p. 88, 701) où
marinum serait, d'apr.
FEW t. 2, p. 1240 b, une latinisation du germ. *
-maring. Le passage de
-a-à
-o- est dû soit à une assimilation progressive (
A. Thomas,
Essais, p. 272, note), soit, moins vraisemblablement, à l'influence du breton
mor « mer », le cormoran étant appelé en bret.
mor-vran, littéralement « corbeau de mer »
(FEW, loc. cit.).