COQUELUCHE, subst. fém.
Étymol. et Hist. 1. 1414 « sorte de capuchon » (
Lit. remiss., Reg. 168, Chartoph. reg. ch. 27 ds
Du Cange,
s.v. coqucia);
2. av. 1453 « maladie épidémique caractérisée par un rhume et des maux de tête puis une toux tenace » (
Monstrelet,
Chron., ch. 118 ds
Littré); 1680 « maladie appelée aussi quinte » (
Rich.), selon
Brunot t. 6, p. 542 cette appellation correspondrait à la maladie contagieuse infantile connue sous le nom de coqueluche; mais cette interprétation de
quinte n'est pas sûre; 1792 « maladie contagieuse à toux convulsive très fréquente chez les enfants »
(Encyclop. Méthod. Méd.);
3. 1625
la quoqueluche de « celui (ou celle) dont le monde s'éprend » (
Camus,
Iphigène, I, 68 ds
Brunot t. 3, p. 226)
cf. aussi
prendre la coqueluche pour « tomber amoureux de » (
Id.,
ibid., I, 275). Orig. obsc. (
FEW t. 21, p. 418
b). Compte tenu des premiers témoignages (
Nicole Gilles,
Chron. de France ds
Gdf. Compl.; Mézeray ds
Trév.) et en l'absence d'indications plus sûres, on peut supposer que le nom de la maladie est directement emprunté au nom du capuchon parce que celle-là s'en prenait notamment à la tête et que de nombreux malades la couvraient d'un capuchon ou la sentaient lourde et chaude comme s'ils avaient réellement porté un capuchon. Dans cette hypothèse, la comparaison de la toux avec le cri du coq (Spitzer ds
Miscellanea Schuchardt, 1922, p. 144, 147) ainsi que l'all.
Keuchhusten ou le néerl.
kinkhoest (Brüch ds
Z. fr. Spr. Lit., t. 50, pp. 320-321), ne peuvent être invoqués que comme étymol. secondes (
FEW t. 21, p. 418
b; Badia' Margarit ds
Mél. Wartburg (W. von) 1958, p. 55).
Coqueluche au sens de « capuchon » est lui-même obscur (
FEW loc. cit., p. 529
b). Une altération de l'a. et m. fr.
coquille désignant une coiffe (attesté indirectement au
xiiies. par le dér.
coquillier ds
Gdf., au
xives. ds
La Curne et au
xvies. ds
Hug.) d'apr. le mot
capuche*
(EWFS2) ne peut être retenue compte tenu de l'orig. et de la chronol. de ce dernier mot;
coqueluche, altération de
coquille ou formation à partir de
coque* est cependant possible mais le processus en demeure inexpliqué.