CONJURER2, verbe.
Étymol. et Hist. A. 1. Ca 980
conjurer « prier solennellement [sous l'invocation de Dieu] » (
Passion, éd. d'Arco Silvio Avalle, 178); fin
xiies. (
Orson de Beauvais, 3528 ds T.-L. : ... si te
conjur de dei onnipotent que...);
2. fin
xiies. « prononcer des paroles magiques sur quelqu'un, quelque chose pour obtenir tel effet » (
ibid., 580); 1397 « écarter un mal, un danger par des pratiques magiques »
(Lettre de remission ds
Du Cange,
s.v. conjurium). B. Fin
xves.
conjurer « s'unir dans une conjuration, comploter »
(Prem. vol. des grans décades de Tit.-Liv., f
o46
ads
Gdf. Compl.); 1544
se conjurer « s'unir dans une conjuration » (
Seyssel, trad. d'
Appien,
Guerre Mithridatique, ch. 5 ds
Hug.). Empr. au lat.
conjurare (proprement « jurer ensemble ») class. « se liguer; conspirer » d'où B; en b. lat. « supplier, adjurer sous l'invocation de quelque chose de sacré, de Dieu » (
TLL s.v., 340, 1; v. aussi
Nierm. s.v. 9
o) d'où A 1; de l'exhortation par invocation d'une puissance sacrée, est issu le sens A 2.