CONJURATION2, subst. fém.
Étymol. et Hist. A. 1. 1160-74 « serment » (
B. de Ste-Maure,
Chron. Ducs de Normandie, éd. C. Fahlin, 8650), à nouv. 1537 ds
Hug.;
2. 1470
conjuration « complot contre le pouvoir établi » (H. Br. IV, 320b ds
Bartzsch, p. 152); 1559 « action concertée de plusieurs personnes contre quelque chose ou quelqu'un » (
Amyot,
Lucul., 85 ds
Littré).
B. 1. fin
xiies.
conjuration « pratique pour combattre les influences maléfiques » (
St Gilles, éd. G. Paris et A. Bos, 2920); 1690 spéc.
conjuration « exorcisme » (
Fur.);
2. 1594 « prière, supplication » (
G. Du Vair,
Actions et traictez oratoires, éd. R. Radouant, VIII, 353, p. 158),
Rich. le considère comme sorti de l'usage. Empr. au lat.
conjuratio class. « alliance; complot »; médiév. « adjuration » et « formule magique » (
Nierm.), à rapprocher de
conjurer* A 1, 2;
cf. l'a. fr.
conjuroison (dér. de
conjurer* avec traitement pop. du suff.
-atione) attesté aux sens B 1 (1160
B. de Ste-Maure,
Troie, 1359 ds T.-L.), B 2 (
Id.,
ibid., 26940,
ibid.) et A 2 1180 (
Rois, éd. E. R. Curtius, p. 86, 14).