COMPROMETTRE, verbe.
Étymol. et Hist. 1. 1283 intrans. « s'en remettre à l'arbitrage d'un tiers » (Arch. S 4949, pièce 46 ds
Gdf.); d'où 1580 fig.
compromettre a « se soumettre à » (
Montaigne,
Essais, II, chap. 17, collection Pléiade, p. 739), rare;
2. 1636
compromettre de « exposer (qqc.) à un préjudice » (
Corneille,
Cid, Avertissement :
avoir compromis de ma réputation); 1680 pronom. « s'exposer à quelque préjudice » (
Rich.); 1690 trans. (
Fur.); spéc. 1837-38
se compromettre [d'une femme] (
Gautier,
Fortunio, p. 74 ds
Rob.). Empr. (avec adaptation d'apr.
promettre) au lat. jur.
compromittere (proprement « promettre en même temps »), « s'engager mutuellement à, soumettre un différend à l'arbitrage d'un tiers » (class., médiév. v. Bambeck ds
Mél. Wartburg, t. 2, 1968, pp. 216-217 et
Nierm.); sens 2 peut-être dû au fait qu'en s'en remettant à l'arbitrage d'un tiers, on s'expose au hasard de son jugement, donc à un préjudice possible.