COMPÈRE-LORIOT, subst. masc.
Étymol. et Hist. I. 1564
Compere loriot (
Thierry,
s.v. lorion : aucuns dient qu'il est ainsi nommé, à cause que criant à haulte voix, semble prononcer
Compere loriot); 1775
compère Loriot (Gueneau de Montbeillard ds
Buffon,
Hist. nat. des oiseaux, t. 3, p. 254).
II. 1838 « orgelet » (
Ac. Compl. 1842). I étymol. obscure. L'hyp. de Gilliéron (reprise par
EWFS2) selon laquelle
compère-loriot, terme d'orig. pic., serait issu de *
merle-oriol, merle loriot (loriot) devenu *
mère loriot p. étymol. pop. puis, en raison du genre masc. de
loriot, *
père loriot, enfin
compère-loriot, manque de vraisemblance en raison de la succession des formes hypothétiques qu'elle postule. Selon l'hyp. de Falk (v. bbg.), reprise par
Bl.-W.5,
compère-loriot, terme véhiculé du Midi méditerranéen dans le Nord par la vallée du Rhône, résulterait de l'allongement au moyen de
compère* d'une forme lyonnaise
pirgloryœ, pirloryo (Falk, p. 25), interprétée *
père loriot et remontant à deux mots gr. massaliotes : π
υ
ρ
ρ
ο
́
ς « rouge, couleur de feu » et χ
λ
ω
ρ
ι
́
ω
ν « loriot ». Colón ds
Z. rom. Philol., t. 80, 1964, p. 274 écarte l'hyp. d'une orig. hellénique pour ce terme d'ornith. gallo-roman et tout en admettant avec Falk la relation entre
compère et les formes fr.-prov.
pir- et
per-, rejette l'explication de ces dernières par le gr. π
υ
ρ
ρ
ο
́
ς pour des raisons phonét. et sém. et conteste l'explication de l'élément
-loriot par χ
λ
ω
ρ
ι
́
ω
ν, le dérivant du lat.
aureolus (loriot*
). II. Le développement de sens à partir de I a prob. eu lieu dans le nord de la France par parallélisme avec
loriot, qui possède également ces deux sens en rouchi (
Hécart), et qui résulte de l'évolution convergente du lat.
aureolus (v.
loriot) et
hordeolus (v.
orgelet), avec agglutination de l'art.;
cf. leurs dér. respectifs
oriol, orieul et
orgeol, orgeul en a. fr. et m. fr. et la forme
leurieul « orgelet » (
ca 1465,
Evangile des Quenouilles, p. 46, Bibl. elz. ds
Gdf.),
cf. aussi lat. médiév.
auriola glosé
stigu en ags. (angl.
sty « orgelet ») au
ixes. ds
CGL t. 5, p. 340, 13.