COMMUN, UNE, adj.
Étymol. et Hist. A. Relatif au plus grand nombre 
1. a) 842 adj. « relatif à tous ou au plus grand nombre, général » (
Serments de Strasbourg ds 
Bartsch Chrestomathie 2, 8); 1283 
droit commun (
Ph. de Beaumanoir, 
Coutumes Beauvaisis, éd. A. Salmon, 571); 1690 
sens commun (
Fur.); 
b) 1172-74 subst. 
le comun des janz « l'ensemble des gens » (
Chr. de Troyes, 
Chevalier Charrette, éd. W. Foerster, 4074); 1664 
le commun des hommes « le plus grand nombre des hommes » (
Rac., 
Théb., I, 5 ds 
Livet Molière); 
2. ca 1160 adj. « ordinaire » (
B. de Ste-Maure, 
Troie, éd. L. Constans, 28411 : la gent 
comune); 
ca 1160 subst. « le peuple, le vulgaire » (
Id., 
ibid., 26758); 1636 
homme du commun (
Corn., 
Illus. com., I, 1 ds 
Livet Molière); 1690 
hors du commun, au dessus du commun (
Fur.); 
3. xiiies. adj. « répandu, fréquent » (
Récits d'un Ménestrel de Reims, éd. N. de Wailly, § 159); 
4. 1690 (
Fur.). 
B. Relatif à tous les éléments d'un ensemble 
1. ca 1050 adj. « qui se fait ensemble » (
Alexis, éd. Chr. Storey, 308 : 
commune oraison); 1248 
kemun assentement « commun accord » (
Cart. blanc de Corb., B.N. Corb. 20, f
o74 r
ods 
Gdf. Compl.); début 
xiies. 
en comune (
Lois G. le Conquérant, éd. J. E. Matzke, § 37); 1443 
A communs frais et despens (8 janv. 
Chirog., A. Tournai ds 
Gdf. Compl.); 
xiiies. 
commune vie « fait de vivre ensemble (ici d'une communauté religieuse) » (
S. Bern. Serm. fr. mss, p. 104 ds 
La Curne); 
2. a) ca 1160 adj. « qui appartient ou s'applique à tous les éléments d'un groupe » Eneas, éd. J. Salverda de Grave, 6593); 
xives. gramm. (ds 
Thurot, 
Extraits de divers manuscrits latins, Paris, 1869, p. 168 : 
noms communs); 1595 
lieux communs « passages extraits de diverses œuvres et applicables à des sujets généraux » (
Montaigne, 
Essais, livre 3, chap. 12, coll. de la Pléiade, p. 1185); d'où 1718 « banalités » 
(Ac.); 
xvies. 
denominateur commun (
Est. de La Roche, 
Arismetique, f
o12 verso ds 
Littré); 1449 (Archives Nord B 1684, f
o47 v
ods 
IGLF : povres supplians, qui sont 
communs en biens); 
b) 1172-74 
estre commun a « être de nature identique à » (
Chr. de Troyes, 
Chevalier Charrette, éd. W. Foerster, 328 : estoit a ceus 
comune); 1580 
n'avoir rien de commun avecques (
Montaigne, 
Essais, livre 1, chap. 28, coll. de la Pléiade, p. 229); 
3. a) 1409-10 subst. masc. sing. « personnes constituant la domesticité d'une maison » (R. II, 634, 4 ds 
Morlet, p. 229); 
b) 1694 « lieu où ces personnes travaillent » 
(Ac.); 
4. 1690 liturg. 
le commun des apôtres (
Fur.).  Du lat. class. 
communis « ce qui appartient à tous, à plusieurs ».