CHÂTELAIN1, AINE, subst. et adj.
Étymol. et Hist. A. Féod.
1. subst.
a) 1155 masc. « personnage à qui la possession d'un château confère un certain rang dans la hiérarchie seigneuriale » (
Wace,
Brut, éd. I. Arnold, 8555);
ca 1170 fém. ([
Chr. de Troyes],
G. d'Angleterre, éd. W. Foerster, 1140 : D'une garce, d'une vilainne, Se an doiz feire
chastelainne. Tu ies sirë et chastelains, Et mes pere fu uns vilains); répertorié par les dict. dep. 1732
(Trév.);
b) av. 1309 masc. « seigneur d'un château fort et de son territoire » (
Joinville, 101, 27 ds
IGLF);
2. ca 1611 adj. « relatif au châtelain » (
Cotgr.); 1636 spéc. subst. « juge qui officiait à la place du seigneur » (
Monet,
Invantaire des deus lang. fr. et lat., Lyon); ces emplois répertoriés dans la plupart des dict. mod., subsistent comme archaïsmes de civilisation.
B. 1840 subst. fém. « femme du propriétaire ou habitant d'un château de plaisance » (
Balzac,
Pierrette, p. 82). Du lat.
castellanus subst. « celui qui habite dans un château fort, une redoute et les défend » (
iies. av. J.-C. ds
TLL s.v., 524, 58) puis en lat. médiév. « fonctionnaire préposé à la garde d'un château » (1002-24 ds
Mittellat. W. s.v., 335, 52), ce fonctionnaire ayant un rang dans la hiérarchie seigneuriale (1032,
ibid., 335, 71); lat. médiév.
castellana « épouse d'un châtelain » (1084 ds
Nierm.).