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CELA, ÇA, pron. dém. neutre.
Étymol. et Hist. I. Gramm. A. Sans relation avec ceci 1. compl. d'obj. xiiies. çoula « ce, cette chose » désigne souvent ce qui a été dit (Liv. de la trés. d'Origny-Ste-Ben., ms. S. Quentin ds Gdf. Compl.), forme attestée jusqu'au xives., Jehan de La Mote, Li regret Guillaume, 141 ds Quem.; 1389 cela (Jehan Le Petit, Livre du champ d'or, 427, ibid.); 1649 ça pop. (Cinquiesme partie et conclusion de l'Agréable Conférence de deux païsans de Saint-Ouen ds Nisard, Ét. sur le lang. pop., Paris, 1872, p. 341); − compl. d'obj., fréquemment avec le verbe avoir . précisé par une prop. subordonnée introd. par que 1586 (Le Loyer, Hist. des Spectres, II, 3 ds Hug.); . précisé par un inf. introd. par de 1586 (Id., op. cit., II, 3, ibid.); − compl. d'obj. devant une prop. commençant par le relatif que [fonction d'antécédent du relatif] (ca 1450 Mist. Viel Testament, éd. J. de Rothschild, VII, 3915, I, 149); − employé avec diverses particules invariables : 1670 avec tout cela « néanmoins, cependant » (Mol., Bourg. III, 12 ds Littré); 1936 avec tout ça (Aragon, Les Beaux quartiers, p. 210); 1649 pop. coume ça (Suitte et quatriesme partie de l'Agréable Conférence de Piarot et de Janin ds Nisard, op. cit., p. 333); av. 1696 comme cela « de cette façon » (Mmede Sév. ds Lar. 19e); 1782 comme ça (Laclos, Liaisons, XVI ds Brunot, t. 6, p. 1436); 1835 comment cela? (Ac.); 1855 comment ça? (G. Sand, Histoire de ma vie, t. 3, p. 404); 1835 à cela près (Ac.); 2. sujet ca 1450 cella (Mist. Viel Testament, 31479); 1649 ça (Suitte et quatriesme partie de l'Agréable Conférence ds Nisard, op. cit., p. 333); 1661 (La Fontaine, Lettre à Mr de Maucroix cité par A. Henry ds R. Ling. rom., t. 19, 1955, p. 5); ça n'est employé devant les formes simples du verbe être que dans le fr. pop. et le fr. des Flamands (Grev. § 534, 2 note 1; v. aussi A. Henry, loc. cit., p. 12); av. 1650 cela désigne une personne (Vaug. ds Trév. 1704); 1814 ca (Jouy, L'Hermite de la Chaussée d'Antin, t. 5, p. 72); − le suj. est précisé . par une prop. subordonnée introd. par que : 1668 cela ... que (Molière, L'Avare, I, 4); . ou par un inf. introd. par de : 1671 cela ... de (Id., La Comtesse d'Escarbagnas, 8); 1730 pop. ca ... de (1ère Harangue des habitants de la paroisse de Sarcelles ds Nisard, op. cit., p. 364); − dans une comparaison, accompagné d'un geste : 1670 cela (Molière, Bourgeois gentilhomme, IV, 3 : pas plus grand que cela); 1852 ça (Hugo, Correspondance, p. 71); − en relation avec . le pronom c(e) : mil. xves. cela (Farce de Maistre Pathelin, éd. Holbrook, 1539); 1731 pop. ça (Les Habitans de Sarcelles désabusés au sujet de la Constitution Unigenitus ds Nisard, op. cit., p. 369); . ou bien il : 1830 il ... ça (Stendhal, Le Rouge et le Noir, p. 170); 1831 il ... cela (Balzac, supra ex. 22); − sert à mettre en valeur, renforcer un membre de phrase av. 1693 fam. cela (Bussy ds Guérin); . un interrogatif (sauf combien et lequel d'apr. R. Porquier ds Fr. mod., sept. 1972, no9, 1, p. 10a), les adv. oui et non : 1837 qui ça? (Soulié, Les Mémoires du diable, t. 1, p. 76), v. aussi Henry, loc. cit., p. 9; B. cela en relation avec ceci* a) xves. distingue deux choses plus ou moins déterminées, v. ceci; b) 1740 désigne la chose la plus éloignée (Ac.). II. Psychanal. 1946 ça (Mounier, supra ex. 25); 1965 Le Moi et le Ça (S. Freud, Essais de psychanal., trad. A. Hesnard, p. 186; [éd. 1948, p. 172 : Le Moi et le Soi]). I, cela, composé de ce*, pron. dém., et de là, adv.; ça forme contractée de cela; l'hyp. d'une confusion avec l'adv. çà* (Dauzat 1973; v. aussi J. Orr ds Mél. Bruneau, 1954, pp. 29-34) ne semble pas à retenir, ça pron. apparaissant au xviies., à l'époque où çà, adv., est en train de sortir de l'usage (A. Henry, loc. cit., p. 4 et 5). II calque de l'all. Es, pron. neutre substantivé, terme choisi par Sigmund Freud ds son ouvrage Das Ich und das Es, 1923 pour désigner la partie du psychisme d'où viennent les impulsions instinctives correspondant aux besoins primitifs.