CAUSER2, verbe.
Étymol. et Hist. 1. 1174 « faire comparaître quelqu'un en justice pour qu'il s'explique » (
Garnier de Pont-Ste-Maxence,
St Thomas, 3135 ds T.-L. : Ne devez ... Nului de noz iglises ne des dismes
causer), attest. isolée;
ca 1265 pronom. « raisonner, s'expliquer » (
La clef d'amors, éd. A. Doutrepont, 970);
xives. trans. «
id. » (
Froissart,
Chron., II, II, 239 Buchon ds
Gdf.) −
xvies. Carloix,
ibid.;
2. 1572-73 [et non
xiiies.
Clef d'amors] « bavarder » (
J.-A. de Baïf,
L'Eunuque, II, 3 ds
Hug.);
xvies. « parler en mal de quelqu'un » (
Id.,
ibid.; V, 2,
ibid.); 1662 absol. « parler avec indiscrétion » (
Molière,
Ecole des Femmes, acte 2, scène 5); fin
xviies. part. prés. adj.
causant « qui aime à parler » (M
mede Sévigné ds
Sommer,
Sévigné, p. 130); 1805 p. ell. (
Constant,
Journaux intimes, p. 205 : Passé une heure à causer amour et fatuité avec M
meGay); 1835
causer de la pluie et du beau temps (Ac.). 1 est empr. au lat. class.
causari « plaider, disputer », « alléguer, débattre des arguments » et « faire des objections pour gagner du temps »; la forme
causatus de sens passif (Tertullien ds
TLL s.v., 706, 67) suppose un
causare attesté au
vies. (Cassiodore,
ibid., 706, 71); 2 est une création du fr. p. ext. de l'idée de « discussion traînant en longueur » implicite ds 1 :
cf. le terme de formation pop. en a. fr.
choser « blâmer » (1
erquart du
xiies. ds T.-L.) maintenu ds le norm.
causer « blâmer » (
Moisy).