CAR(R)OUSSE,(CAROUSSE, CARROUSSE) subst. fém.
Étymol. et Hist. 1546
caros et alluz « action de boire cul sec, puis de boire sec, à l'excès » (
Rabelais,
Tiers Livre, éd. M.-A. Screech, Prologue, 268 : ... ces importuns Lifrelofres [sobriquet appliqué aux Allemands et Suisses allemands, Huguet] qui [...] contraignent les Lans [all.
Landesmann « compatriote » d'où « compagnon de beuverie »] et compaignons trinquer, voire
caros et alluz [assimilé par
Diez5, p. 328 à all.
aus], qui pis est); 1566
faire carous (
H. Estienne,
Apol. pour Her., ch. 14 ds
Huguet);
carrous noté comme forme n'étant plus en usage ds
Trév. 1704; 1573
faire carousse (
Larivey, trad. des ,,
Facetieuses Nuits`` de Straparole, XIII, 2 ds
Hug.) syntagme noté ,,peu usité`` ds
Ac. 1835;
carousse noté ,,bas`` par
Ac. 1694 et ,,familier`` par
Ac. 1740. Adaptation du m. h. all.
garaus « entièrement, jusqu'au bout » (Paul-Betz
s.v. gar) exprimant l'invitation à vider son verre d'un seul coup, formulée au cours d'une réunion;
cf. le verbe
garaussaufen «
exsiccare pocula », anno 1691 ds Trübner, et le vers final d'une chanson à boire « Drincks gar aus, drincks gar aus »
, ibid. Le fr.
carrousse est dû à la forme suisse-alémanique
garūs, véhiculée par les soldats suisses (
FEW, t. 16, p. 13 a).