CARRER, verbe trans.
Étymol. et Hist. 1. 1180-1200 « donner une section carrée » (
Aliscans, éd. Guessard et A. de Montaiglon, 102 ds T.-L.); 1504
carrer (
J. Bouchet,
Regnars traversans, f
o41a ds
Gdf. Compl.);
2. 1549 math. (
J. Peletier,
L'Aritmetique, f
o54 r
ods
Quem. Fichier);
cf. aussi 1765 (
Encyclop. t. 13,
s.v. quarrer);
3. a) 1606
se quarer « prendre une attitude d'importance et de satisfaction » (
Nicot);
b) 1831
se carrer dans qqc. « s'installer confortablement dans quelque chose » ici fig. (
Balzac,
Maître Cornélius, p. 236 : Le grand-prévôt qui se promenait de long en large dans la cour, vint à pas lents, comme un chien qui
se carre dans sa fidélité);
cf. 1833
se carrer dans un fauteuil (
Mérimée,
Mosaïque, p. 119);
c) 1803 jeux (
Wailly Vocab. :
Carrer (
se) ... au jeu de bouillotte, ouvrir le jeu avant d'avoir vu ses cartes, en mettant devant soi un enjeu qui excède la mise générale);
4. a) 1835 arg. « cacher » (Raspail ds
Le Réformateur ds
Esn. : [Une fille :] J'
ai carré dans mon faux-derrière); 1844
se carrer « se cacher » (
Dict. de l'arg. mod., p. 26);
b) 1866
se carrer « se sauver » (
A. Delvau,
Dict. de la lang. verte, p. 63 :
Se carrer de la débine, se tirer de la misère). Du lat.
quadrare au sens 1 (Col. ds
Gaffiot); à rapprocher de 3 :
carre* étymol. 3 « carrure »; 4 est prob. dér. de
carre* étymol. 1 « cachette », issu du sens de « coin », lui-même déverbal de
carrer au sens 1.