Police de caractères:

Surligner les objets textuels
Colorer les objets :
 
 
 
 
 
 

Entrez une forme

notices corrigéescatégorie :
CARNE2, subst. fém.
Étymol. et Hist. 1. 1835, 20 sept. arg. carne (Raspail ds Le Réformateur, p. 2 : Carne. Viande); en partic. 1836 (F. Vidocq, Les Voleurs, p. 59 : Carne. Viande gâtée); 1873 carne « chair humaine », supra; 1880 cargne « id. » (A. Humbert, Mon bagne, p. 116 : défends ta cargne! « défends-toi »); 2. 1842 pop. « personne méchante » en partic. à propos d'une femme de mauvaise vie (Sue, Les Mystères de Paris, t. 6, p. 72 : Et moi je lui ferais faire un plongeon dans la vase [à ta maîtresse] [...] je la renfoncerais dedans à coups de soulier ... la carne); 3. 1867 (A. Delvau, Dict. de la lang. verte, p. 76 : Carne [...] cheval de mauvaise allure). 1 empr. au norm. carne « id. » (Moisy; Dum.; 1823, Orne ds Mém. de la Soc. Antiq. de France, t. 4, p. 320) soit collectif de l'a. norm. carn « viande », correspondant à l'a. fr. char(n) (EWFS2) soit apocope arg. et récente de carnage* par la chute du suff. (FEW t. 2, s.v. caro, p. 392; cf. permission-perme); à l'appui de cette hyp. le lorr. carnage dès 1807 au sens de « mauvaise viande ». L'antériorité du norm. en rapport à l'arg. fr., rend cette hyp. préférable à celle d'un empr. à l'ital. carne « viande » (DG; Dauzat 1968; DEI; Rob.; Dauzat ds Et. de Lang. fr., les mots d'empr. de l'arg., arg. anc., p. 271; attesté aux xiiie-xives. Dante, XXVII-4 ds Batt.) par l'intermédiaire des galériens de la Méditerranée (R. Philol. fr., t. 25, p. 186; t. 27, p. 71) ou par les anciens soldats de la Révolution et de l'Empire (Dauzat, loc. cit.); la vaste extension géographique de carne s'explique par sa diffusion à partir de l'arg. parisien. 2 et 3 p. anal. à partir de 1, cf. aussi le développement de haridelle* Cargne, croisement de cagne* et de carne.