CAPITAINE, subst. masc.
Étymol. et Hist. 1. 1288 « chef militaire » (
Jacquemard Gielee,
Renart le Nouvel, éd. Méon, v. 5754 ds T.-L.);
2. a) 1540 mar. milit. (
Copie de lettres patentes de François 1er, 17 oct., A.M. de Saint-Malo ds
Jal,
s.v. capitaine général et maître pilote);
b) 1723 mar. de comm. (
J. Savary des Bruslons,
Dict. universel de comm., Paris);
3. ca 1570 « officier qui commande une compagnie » (
V. Carloix,
Mém. de la vie de François de Scépeaux, Paris, 1757, t. 5, p. 32 ds
Littré);
4. a) ca 1590 « gouverneur de résidence royale » (
Brantôme,
Grands capitaines français, III, 408 ds
Hug.,
s.v. capitainerie);
b) 1671
capitaine des chasses (Cardinal
de Retz,
Œuvres, éd. Feillet, Gourdault et Chantelauze, t. 8, p. 409); dignités abolies en 1789. Empr. au b. lat.
capitāneus « qui est en tête, qui domine; important, capital », dér. avec suff.
-āneus de
caput, -itis « tête », (
vies., Cassiodore ds
TLL s.v., 347, 8 : « initial, en parlant d'une ligne de texte »; subst. « chef militaire »,
Actes du Concile d'Ephèse [431] ds
Blaise). L'aboutissant rég. en a. fr. est *
chatain, attesté sous la forme
chastain, avec
-s- purement graphique (
Godefroy de Bouillon éd. Hippeau, Paris, 1877, p. 149) forme demi-savante :
chevetain (
xiies. ds
Gdf. s.v. :
cheveteins); réfection d'apr. le lat. médiév. :
capitain (1360-70 ds T.-L.). Les formes comportant le suff.
-aigne, -aine (chastaigne, cataigne, chevetaigne; chataine, cataine, chevetaine, capitaine) résultent d'un traitement différent du même suff. lat.
-aneus (
cf. Fouché, pp. 939-943).