CAMOUFLET, subst. masc.
Étymol. et Hist. 1. a) xves.
chault moufflet « fumée épaisse que l'on souffle malicieusement au nez de quelqu'un avec un cornet de papier enflammé » (
Bibl. de l'Ecole des chartes, 1
resérie, t. 3, p. 459 ds
Littré); 1611
chaumouflet, camouflet (
Cotgr.), sens qualifié de ,,vieux`` par
Lar. 20e;
b) ca 1545
chault moufflet « pet » (
Sottie du roy de Sots, éd. Emile Picot,
Sotties, t. 3, p. 220), rare;
c) 1752 milit.
donner un camouflet (Trév.); 1863 « fourneau de mine dont l'effet est d'enterrer le mineur assiégeant dans les déblais dont il est subitement environné » (
Littré);
d) 1836 arg. « chandelier »
supra;
2. 1680 fig. « affront » (
Jean Oudart Richesource,
Le Camouflet des auteurs d'apr.
Cioranescu 17
et. 3, n
o59558), qualifié de ,,familier`` dep.
Ac. 1718. Issu de
chault (chaud*
) mouflet p. substitution du préf.
ca- (caboche*
) à l'adj., peut-être à la faveur d'une forme normanno-picarde
caut-;
mouflet « souffle », peut se déduire du wallon
moufler « enfler ses joues » (
Grandg.) dér. de
moufle « gros visage aux traits épais [aux joues gonflées comme pour souffler] » (1536, Rouen ds
Sotties, éd. E. Picot, t. 3, p. 48) en usage en norm. (
Moisy); le sens 2 dériverait plutôt de 1b que de 1 a; cette hyp. semble préférable du point de vue sém. à celle de
FEW t. 16, pp. 574b-575a qui considère
chault mouflet comme composé de
mouflet-moufle « gifle » (terme dial. relevé en Forez;
cf. liégeois
mofler « gifler »,
Haust et
donner sur la moufle « gifler »,
Fur. 1690) extension de sens de
moufle « visage épais ».
Moufle est prob. empr. à l'all.
Muffel, v.
muffle.