CAMBROUS(S)E,(CAMBROUSE, CAMBROUSSE) subst. fém.
Étymol. et Hist. I. 1628 « chambrière, servante » (
Le Jargon de l'arg. réformé ds
Sain. Sources Arg. t. 1, p. 193).
II. 1821
garçon de cambrouse « voleur de grande route » (
Ansiaume,
Arg. en usage au Bagne de Brest, f. 10, § 227); 1836
cambrouse « province » (
Vidocq,
Les Voleurs, t. 1, p. 52); 1844
cambrouze « campagne » (
Id.,
Les Vrais mystères de Paris, t. 4, p. 7); 1866
cambrousse «
id. » (
A. Delvau,
Dict. de la lang. verte, p. 57). Dér. du prov. mod. I, de
cambrouso « femme de chambre », II de
cambrousso « bouge, cambuse » (
Mistral) eux-mêmes dér. de
cambra « chambre », le sens de « province, campagne » était peut-être né dans l'arg. des saltimbanques, issu de celui de « baraque de forain » (
cf. 1837
cambrousier « marchand forain ») à travers des expr. telles que
courir la cambrouse (
Sain.,
loc. cit., t. 2, p. 303;
FEW t. 2, 1, p. 136b, note 3) où plus vraisemblablement (cette dernière expr. supposant déjà le sens de « grande route à travers la campagne ») à partir de
garçon de cambrouse « garçon logé dans un bouge », réinterprété comme l'équivalent de « voleur (garçon) de grands chemins (de
cambrouse) »; la forme
cambrousse d'apr.
brousse*.