CALOTTE, subst. fém.
Étymol. et Hist. 1. 1394 « petit bonnet de forme arrondie couvrant le sommet de la tête » (ds
Delb. Rec., cité par
DG); d'où
a) [cette coiffure étant portée par les ecclésiastiques] 1750 désigne un membre du clergé (
Raynal,
Anecdotes littéraires ds
Fr. mod., t. 20, 1952, pp. 223-224);
b) 1725 ([Margon, Desfontaines, Gacon...]
Mémoires pour servir à l'histoire de la calotte [pièces satiriques] ds
Dictionnaire des Lettres du XVIIIes. [
Le Régiment de la calotte était un ordre imaginaire et burlesque qui distribuait des calottes à tous les personnages qui prêtaient le flanc à la critique]); 1752
Régiment de la calotte (Trév.); av. 1778 « pamphlet » (
Volt.,
Lettr. vers, 87 ds
Littré);
c) 1808 arg. « coup donné à la tête »
donner une calotte (
D'Hautel,
Dict. du bas lang.);
2. divers emplois techn. 1640
calotte du ciel (
Oudin,
Curiositez françoises [...]
supplément aux dictionnaires); 1690 archit. « partie supérieure d'une voûte hémisphérique » (
Procès-verbal d'apposition des scellés chez le peintre Charles Le Brun, cité par
Havard t. 1); 1832 anat.
calotte de la tête (
Raymond). Empr. à l'a. prov.
calota, attesté au
xiiies. par le lat. médiév., de même forme (1253, Marseille, cité par
Bambeck Boden, p. 179) et au
xves. ds
Levy (E.)
Prov. Le prov. est d'orig. obsc. 1
osoit, le prov. ne possédant pas le mot-souche corresp., dér. avec suff.
-ota (-otte*
), de l'a. fr.
cale3* « coiffure », véhiculé par le franco-prov. où le mot est largement attesté (
FEW t. 17, p. 79a) 2
osoit a) formé à partir du b. lat.
calautica « sorte de coiffure pour les femmes » (
ives.
Scholia Ciceronis, p. 336 ds
TLL s.v., 126, 81), lui-même d'orig. obsc. (
Ern.-Meillet), avec assimilation de la finale au suff. lat.
-otta (
Bambeck Boden, loc. cit.; v. aussi
DEI et
EWFS2) b) empr. à l'ar.
kalláu̮ta « coiffure » (
xiiies. d'apr.
Cor.,
s.v. galota; v. aussi
Dozy t. 2, p. 482a et
Dozy (A.)
Vêt., p. 387). Dans ce second groupe d'hyp.,
cale3* « coiffure » est ou bien dér. régr. de
calotte, ou bien un mot différent à rattacher à
écale*.