CALER2, verbe trans.
Étymol. et Hist. 1676 « mettre d'aplomb, de niveau à l'aide de cales » (
A. Félibien,
Des Principes de l'archit., Paris, p. 508); d'où
a) 1782 fig.
calé part. passé adj. « qui est dans une bonne position, riche » (d'apr.
Esn.); 1884
arg. des écoliers « savant, instruit »
(ibid.);
b) p. ext. 1825 « bien installé quelque part » (
Brillat-Savarin,
Physiol. du goût, p. 326); 1878 arg.
se caler les joues « manger bien et beaucoup » (
L. Rigaud,
Dict. du jargon parisien, p. 63); d'où 1896
se caler (
G. Delesalle,
Dict. arg.-fr. et fr.-arg., p. 54);
c) 1867 mécan. et ch. de fer
caler les soupapes d'une machine à vapeur (Lar. 19e). Dér. de
cale2* « ce que l'on place sous un objet pour lui donner de l'aplomb »; dés.
-er; cette hyp. semble préférable à celle d'un empr. au néerl. [ou à l'all.]
keilen « enfoncer comme un coin, ficher » (
REW3, n
o4686a); l'hyp. de
EWFS2qui identifie
caler « mettre d'aplomb » avec
caler1, mar. (reposant sur la notion de « abaisser, faire descendre ») par le biais de sens tels que « *faire descendre des tonneaux pour les mettre en place à l'aide de cales » (
cale2devenant alors un dér. régr. de
caler2) fait difficulté des points de vue chronol. et sémantique.