BRÈCHE1, subst. fém.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1119 fig. « ouverture » (Ph.
de Thaon,
Comput, 1659 dans T.-L. : Par le cerne entendum Paräis par raisun, E la
breche est l'entree Ki nus est aprestee); 1304
brèche d'une haie (
Year books of the reingn of Edward the first ds
Gdf. Compl.); 1419
brèche dans un mur (
Reg. consul. de Lyon, ibid.); 1704 artill. (
Trév. : le canon bat en
breche); 1823 fig. (
Las Cases,
Le Mémorial de Sainte-Hélène, t. 1, p. 518 : avec eux on est toujours battu en
brèche).
Terme d'orig. germ. Étant données son aire géogr. d'origine, limitée au domaine gallo-rom. (l'a. prov., tôt attesté par ses dér.
bercar « ébrécher » et
brech « ébréché »,
xiies. dans
Rayn., doit son origine au fr.; l'ital., l'esp., le port. sont empr. au fr.,
REW3, n
o1281), et son ancienneté, il est prob. issu de l'a. b. frq. *
breka «
id. » (
Gam. Rom.2t. 1, p. 376;
EWFS2;
FEW t. 15, 1, p. 263), correspondant à l'a. h. all.
brecha, déverbal de l'a. h. all.
brechan [all. mod.
brechen « rompre, briser »] (
Graff t. 3, col. 262-268). Pour le maintien de l'occlusive apr. une voyelle brève dans l'a. b. frq. *
brekan, v.
Gam.,
loc. cit. − L'étymon a. h. all.
brecha (
Diez5, p. 532,
REW3,
loc. cit.;
Dauzat 1968) fait difficulté en raison de la grande ancienneté du mot français.