BRICOLE, subst. fém.
ÉTYMOL. ET HIST. − A.− 1. 1360
brigole « espèce de catapulte (lancée grâce à un balancement du fléau) » (Arch. admin. de Reims, 3, 169 dans
Quem.); 1372
bricole (
Guillaume de Machault,
La Prise d'Alexandrie, éd. M. L. de Mas Latrie, 1804); l'engin est considéré comme anc. dep.
Cotgr. 1611; 1440-42 fig.
mettre en la bricole « tromper » (
Lefranc,
Champ. des Dam., Ars. 3121, f
o104
ddans
Gdf. Compl.); 1536 « moyen détourné, habile » (
R. de Colleyre,
Dialogue des Abusez, pp. 97-98 dans
Hug.);
2. 1583 « zigzag, ricochet » (
P. de Cornu,
Œuv. Poét., p. 192,
ibid.); d'où 1611 terme du jeu de paume (
Cotgr.); 1694 de billard
(Ac.);
3. 1616 [publ. en 1633] « bagatelle » (
Montluc,
Comédie des proverbes dans
Anc. Th. Franç., ix, 63 d'apr.
Barb. Misc. 15, n
o10);
4. 1752 p. anal. avec notion de balancement, mar.
(Trév.). B.− 1578 « partie du harnais » (
Lespinasse,
Statuts des bourreliers dans
Métiers de Paris, iii, 474 dans
Barb.,
op. et
loc. cit.); 1680 « courroie, sangle » (
Rich.);
a) 1601, juin chasse « espèce de rets ou de filets pour prendre des cerfs et des daims » (
Ordonnance d'Henri IV, Art. IX dans
Trév. 1771);
b) 1721 pêche (
L. Liger,
Nouvelle Maison Rust., Paris, 3
eéd., t. 2, p. 488).
A 1 empr. à l'ital.
briccola « catapulte », attesté par le lat. médiév. de Gênes aux
xiie-
xiiies. (
Annales Ianuenses, III, p. 100, 13 dans
Mittellat. W.
s.v., 1582, 9; v. aussi
Du Cange t. 1, p. 749a) et seulement fin
xives.-1
remoitié du
xves. en toscan (G. Morelli dans
Batt.), prob. issu (avec substitution du suff.
-il par le suff. ital. inaccentué
-ola) du longobard *
brihhil « celui qui casse, qui rompt » [la catapulte était destinée à démolir les murailles] que l'on peut déduire du m. h. all.
brëchel-, de même sens, seulement employé comme élément de compos. (
Lexer), dér. du verbe
brëchen « casser », h. all. mod.
brechen. A 2 déverbal de
bricoler* étymol. 1; A 3 déverbal de
bricoler* étymol. 3; B « courroie », issu de A, la catapulte lançant des pierres à l'aide de cordes et autres éléments.