BRELAN, subst. masc.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. [
Ca 1165
brelenc « table de jeu » (
G. d'Arras,
Eracle d'apr.
Delboulle Rec. dans
DG); il n'a pas été possible de localiser le passage dans l'éd. E. Löseth];
xiiies.
brelenc «
id. » (
Du Prestre qu'on porte (Fabliau) éd. Montaiglon et Raynaud, IV, 27, 785) − 1409 (
Archives, JJ 163, pièce 295 dans
Gdf.);
2. 1309 a. flam.
beelenghe « lieu où l'on joue, maison de jeu » (
Archives, JJ 45, f
o34 r
o,
ibid. : les
beelenghes de Flandres); 1364
brelens «
id. » (
Coutumes Lille, éd. Roisin, Lille, 1842, p. 167, § 26);
3. a) ca 1500
berlant « jeu de hasard » (
D'Auton,
Chron., Richel. 5081, f
o51 r
odans
Gdf.);
b) av. 1615 « jeu de cartes » (
E. Pasquier,
Recherches de la France, p. 725 dans
IGLF Litt. : jeux de dez et de
berlans);
c) 1690 (
Fur. :
Berlan se dit aussi quand on a trois cartes de même façon, comme trois Rois, trois as).
Empr. à l'a. h. all. *
Bretling littéralement « petite planche », dimin. de l'a. h. all.
bret « planche » et aussi « table de jeu »,
Karg-Frings (hyp. de
Diez5, p. 533;
REW3, n
o1288;
Hopfg., p. 37;
FEW t. 15, 1, p. 272); à l'appui de cet étymon, l'arg. all.
Brettling « table »,
REW3,
loc. cit.; v. aussi
Kluge20,
s.v. Brett; l'ital.
berlengo « table (où l'on prend les repas) » v.
berlingot et l'esp. mod.
berlinga « jeu de hasard » sont empr. au fr. Un étymon. a.b.frq. *
brëdling « table de jeu » (
Gam. Rom.2t. 1, p. 333;
EWFS2), *
bridling « petite planche » (Hubschmied dans
Mél. Duraffour, 1939, p. 259) est moins satisfaisant, car il est improbable qu'un terme de jeu ait été introduit par les Francs.