BOYARD, BOÏAR, subst. masc.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. 1415
boyare « seigneur russe » (
Ghill. de Lannoy,
Voy. et embassades, 33, Potvin dans
R. Hist. litt. Fr., 1898, p. 301); forme encore répertoriée par
Trév. 1771; 1575
boyar (
Thevet,
Cosmogr., XIX, 12 dans
Hug.) −
Trév. 1721; 1637
boiare (
Davity,
Le Monde, États de Moscovie dans
R. Hist. litt. Fr., 1898, p. 301),
Trév. 1721
boïar (Trév.); 1721
boyard (
ibid., s.v. boyar); 1762
boïard (Ac.); qualifié de terme hist. dep.
Ac. Compl. 1842;
2. 1932-35 « homme riche »
(Ac.).
Empr. au russe
boiarin « seigneur » dont la forme du génitif plur. (qui représente une forme non suffixée)
boiar, empl. régulièrement en russe apr. certains adv. de quantité, explique le phonétisme du fr. (G. Stréhly dans
R. de Philol. fr., t. 8, p. 142); étant donné que les attest. anc. ont trait à des réalités russes, cette hyp. satisfait mieux le point de vue hist. que celle d'un intermédiaire polon. ou tchèque
bojar, forme non suffixée (
FEW t. 20, p. 36a);
cf. lat. médiév.
boiarus, 1470, domaine polon. « nobilis inferioris ordinis » (
Homag. praestitum Casimiro III inter Leg. Polon., t. 1, pag. 237 dans
Du Cange,
s.v. bojari). La forme fr.
boyard s'explique par assimilation au suff.
fr. -ard*.