BOURSOUFLÉ, ÉE, part. passé, adj. et subst.
ÉTYMOL. ET HIST. − a) Ca 1200 adj.
bousouflé « enflé » (
Ansëis de Carthage, 250 dans
Z. rom. Philol., t. 9, p. 597); 1223
boursouflé (
G. de Coincy,
Mir., éd. A. Långfors, 176, 53 dans
IGLF Litt.), graphies du
xiiies.;
ca 1450
boursouflé (
Myst. du viel Testament, XXXVII, 35667, éd. J. de Rothschild,
ibid.);
xves. subst. (
Annales archéologiques, XV-162,
ibid.);
b) 1546 adj. « enflé d'orgueil » (
Rabelais,
Tiers Livre, chap. 38, éd. Marty-Laveaux); av. 1701 en parlant du style (St Evremont dans
Fur.); 1763 subst. (
Volt.,
Lett. Voisenon, 23 févr. dans
Littré);
c) av. 1837 adj. « vainement comblé » (Fourier dans
Lar. 19e).
Bousouflé formé du rad. onomatopéique *
bod- exprimant le gonflement, v.
boudin (
Diez5, p. 529,
s.v. bouder;
Dauzat 1973) et de
soufflé*. La forme
boursouflé par croisement avec
bourré* « rempli de bourre »; v. aussi P. Guiraud dans
Z. rom. Philol., t. 77, p. 444 et
Etymol., p. 11. L'hyp. d'une substitution de
boursoufler au type
boudenfler (Gamillscheg dans
Z. rom. Philol., t. 41, p. 516;
EWFS2) constitue un détour inutile que ne justifie pas la chronologie.