BOURBE, subst. fém.
Étymol. ET HIST. − 1223
borbe « boue épaisse qui se dépose au fond d'une eau stagnante » fig. (
G. de Coincy,
Mir. Vierge, 464, 96 dans T.-L. : la
borbe de luxure); av. 1307 au propre
bourbe (
G. Guiart,
Royaux Lignages, II, 5576 dans T.-L.).
Prob. du gaul. *
borvo auquel se rattachent l'a. irl.
berbaim « je bous », le cymrique
bervi, le bret.
birvi « bouillir » (
IEW t. 1, p. 144;
Dottin, p. 235;
Thurneysen, p. 91); au terme gaul. se rattache le nom du dieu
Borvo (-onis) attesté dans les inscriptions de Bourbon-Lancy (
Corp., XIII, 2806 dans
TLL s.v., 2134, 43) et de Bourbonne-les-Bains (
Id., 5911,
ibid., 2134, 46), lieux où se trouvaient des sources d'eau chaude (
Lebel,
Principes d'Hydronomie, 1956, § 610);
cf. le topon.
Burbone, viiies., désignant Bourbon-l'Archambault,
Dauzat-Rost. Lieux, et
Borbona en 846 désignant Bourbonne,
Lebel, § 626; pour la relation sém. entre les notions d'« ébullition » et de « boue », v.
bouiller1; le phonétisme de
borbe/bourbe suppose un plur. collectif *
borva (
Fouché, p. 230), à rapprocher du lat. médiév.
borba, 1145 dans
Du Cange t. 1, p. 703
a.