BOUCAN2, subst. masc.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. Ca 1624 « lieu de débauche » (
Les Ramonneurs, p. 37 dans
Quem.);
2. 1797 « vacarme » (
Restif de La Bretonne,
Monsieur Nicolas, éd. de 1959, t. 3, p. 659,
ibid.). Prob. déverbal de
boucaner « imiter, faire le bouc », mot attesté de 1549 (
Est.) à 1663 (
Duez,
Dict. fr.-all.-lat. dans
Gdf. Compl.) qui eut également, de 1701 (
Fur.) à 1771
(Trév.) le sens de « fréquenter les mauvais lieux », lui-même dér. de
bouc* peut-être par l'intermédiaire d'un dial.
boucan « bouc » (attesté à Montluçon dans l'Allier, le Puy-de-Dôme, la Creuse, d'apr.
FEW t. 1, p. 587,
s.v. *
bucco-). Cette étymol., proposée par
FEW t. 14, p. 640,
s.v. Vŭlcānus, et
Bl.-W.5, est la plus vraisemblable, le bouc étant souvent pris comme symbole de la débauche. Une évolution sém. à l'intérieur du fr. à partir de
boucan1* « gril à fumer la viande » par l'intermédiaire de
boucan « cabane » (
EWFS2) ne tient pas compte du verbe
boucaner « faire le bouc ». Il en est de même pour l'hyp. de M. Piron dans
Romanica Gandensia, t. 4, pp. 208-218, qui fait remonter
boucan au lat.
Vulcanus, par l'intermédiaire d'un a. fr.
boucan « enfer » dont l'existence n'est pas confirmée par les textes, qui serait empr. à l'ital.
Bulcano, forme semi-pop. de
Vulcano, nom d'un volcan des îles Lipari.