BESOIN, subst. masc.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. xies.
estre bosoinz « être nécessaire » (
Alexis, éd. G. Paris et L. Pannier, p. 151), noté dep.
Ac. 1740 comme ne s'employant guère que dans une phrase interrogative ou négative;
ca 1100
avoir besoign de « ressentir la nécessité de » (
Roland, éd. J. Bédier, 1366), forme
besoing encore en usage dans
Cotgr.; 1130-40 « situation pressante » (
Wace,
Conception ND, éd. W. Ashford, 875);
ca 1175
au besoing « en cas de nécessité » (
Chr. de Troyes,
Chevalier Lion, 6600 dans T.-L.); 1743 spéc.
faire ses besoins (Trév.);
2. 1155 p. ext. à partir de « nécessité » : « détresse » (
Wace,
Rou, éd. H. Andresen, III, 11439 d'apr.
Keller, p. 251a); spéc. 1627 [1617 d'apr.
FEW t. 17, p. 277b] « indigence, dénuement » (
J. Crespin,
Le Thresor des trois langues esp. fr. et
ital.).
Prob. du subst. neutre a.b.frq. *
bisun(n)i « soin, besoin », v.
besogner (hyp. de V. Günther rapportée dans
FEW t. 17, pp. 280-281). Étant donné l'ancienneté de
besoin, il est moins vraisemblable de le considérer comme un déverbal de
besogner (hyp. de
EWFS2,
Gam. Rom2. t. 1, p. 271,
Bl.-W.5; opinion de Frings rapportée dans
FEW, loc. cit.).