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BARNACHE, BARNACLE, BERNACLE, subst. fém.
Étymol. et Hist. 1. Ca 1270 ornith. bernicle (trad. du Traité de Fauconn. de l'empereur Frédéric II dans Z. rom. Philol., t. 46, p. 242 : Une chascune meniere d'oies, de gentes et de bernicles); 1532 barnacle (Du Guez, Grammaire, 911, Génin dans R. Hist. litt. Fr., t. 4, p. 135); 1588 brenache (d'Argentré, Hist. de Bretagne, I, 47, ibid.); 1600 bernache (Duret, Du flux et reflux de la mer, 333, ibid., p. 136); 1671 bernacle (Journ. de S., 1671, p. 177 dans Trév. 1752); 1762 barnache (Ac.); 2. conchyliologie a) 1721 barnacle « anatife lisse » (Trév.); 1751 bernacle (Encyclop.); 1768 bernache (J.-C. Valmont de Bomare, Dict. raisonné universel d'hist. naturelle, Paris, Brunet); 1875 barnache (Gouezel, les Oiseaux de mer, Nantes, p. 20 dans Littré Suppl.); b) 1742 bernicle « patelle » (Dezailliers d'Argenville, L'Histoire naturelle éclaircie, 238 dans Quem. : On appelle ce coquillage en françois, Patelle [...] Jambe en Poitou et dans le païs d'Aunis, en d'autres endroits Bernicle); 1823 bernique (Mém. des Antiquaires de France, p. 330 dans IGLF Techn.). Orig. controversée; suivant les différentes hyp. il y aurait soit un seul étymon, soit deux étymons différents pour 1 et 2 a, d'une part, et 2 b, d'autre part. Cf. avec 1 le lat. médiév. bernaca (ca 1175 Girard de Cambrai dans NED, s.v. Barnacle subst. 2), bernaculae (1210, Silvester Giraldus, Topogr. Hibern. dist. 1, cap 11 dans Du Cange, s.v. bernacae) et bernecla (ca 1247-48, Fridericus II Imp., art. ven., 1, p. 36, 13 dans Mittellat W. s.v., 1452, 10) peut-être à rapprocher, comme 2 a, de l'irl. bairnech de même sens (v. EWFS2, Dauzat 1968) lui-même à rattacher au celt. *barennîka (irl. barenn « rocher », v. IEW t. 1, p. 134); noter au sens 2 a l'antériorité de l'angl. barnacle, attesté dep. 1581 (Campion dans NED); on explique généralement le rapport entre 1 et 2 a par une croyance pop. qui fait naître l'oiseau du crustacé, cependant le hiatus chronol. est considérable. 2 b est gén. considéré comme empr. au bret. bernic, brennik, de même sens, peut-être à rattacher au bret. bron « poitrine » à cause de la forme de la patelle (v. Barb. Misc. 4, pp. 15-17 et IEW t. 1, p. 170). Pour REW3, no1047, FEW t. 20, pp. 2-3 et Bl.-W.5, le bret. bernic serait également à l'orig. de 1 et 2 a, mais une orig. unique paraît peu vraisemblable (Barb. op. cit.) en raison notamment de l'écart sém. entre le bret. bernic qui désigne la patelle (2 b), et le nom de l'anatife lisse (2 a); noter cependant que Thomas, Mél. d'étymol. fr., 1902, p. 32 attribue à bernic le même étymon. celt. *barennîka qui serait à l'orig. de l'irl. bairnech (supra).