BEIGNE, subst. fém.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1378
buyne « bosse à la tête provenant d'un coup » (A.N. JJ 114, pièce 80 dans
Gdf. Compl. : lui fist une grant
buyne ou boce sur ledit œil), forme isolée; début
xves.
bigne (
Villon,
Grand Test., Ball. et Orais.,
ibid.), considéré comme fam. dep.
Trév. 1704 et vieux dep.
Trév. 1771, maintenu dans les dial. du Centre (
Jaub.); 1606
beigne (Merlin Cocc., III, dans
Gdf. Compl.); 1807 fam. dial. (Lorraine)
beugne «
id. », p. ext. « coup de poing, gifle qui provoque cette enflure » (
J.-F. Michel,
Dict. des expr. vicieuses, p. 22 : Ne dites pas [...] cet enfant s'est fait une
beugne, une gueugne à la tête en tombant. Je lui ai donné une bonne
beugne [...] Cet enfant s'est fait une grosse bosse à la tête en tombant. Je lui ai donné une bonne tape), aussi en dial. vendômois (
P. Martellière,
Glossaire du Vendômois, 1893), ainsi que sous la forme
beigne au sens de « soufflet » arg. (
Delvau), qualifié de ,,vx`` par
Larch. Suppl. 1880; av. 1907 [2
emoitié
xviiies.?] arg. dial. (Brie)
bègne « coup » (Louis Legendre dans
France : Puisqu'il fallait que l'on cognât, Pour administrer une
bègne, Rien ne vaut un poing d'Auvergnat).
Mot d'orig. prob. préromane remontant à une base *
bun(n)ia « souche d'arbre », dér. collectif d'un celt. *
buno que l'on peut induire du kymr.
bon, gaélique
bun «
id. » (
R. Thurneysen,
Keltoromanisches, p. 83,
s.v. bugno). Se rattachent aussi à *
bun (n)ia le prov.
bougno « souche », l'ital. septentrional
bugna « bosse », le cat.
bony «
id. ». − L'hyp. d'un frq. *
bungjan (
Gam. Rom2t. 1, p. 335 et
EWFS2,
s.v. bigne) ne rend pas compte de l'ext. géogr. du mot.