BARAQUE, subst. fém.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1501-06
barraque « construction de planches servant d'abri » (
Auton,
Chron., B.N. 5083, f
o35 v
odans
Gdf. Compl. : Les Genevois bruslerent leurs loges et
barraques, puys myrent leur artillerye en mer et s'en allerent).
Empr., prob. par l'intermédiaire de l'a. prov. (
cf. baraca en 1381 dans une charte lat. de Marseille citée par
Du Cange) au cat. de Valence
barraca « petite construction primitive servant d'abri » attesté dep 1249 (sous la forme
barraqua dans un texte lat. de Valence,
Ord. in
Privilegia Valentiae dans
NED, s.v. barrack; av. 1276 sous la forme
barraque, Conq. Valencia, ibid.), d'orig. très obsc., prob. préromane :
barraca serait un dér. préroman, soit de *
barra « barre transversale » (v.
barre), mot commun à toutes les lang. rom., soit de *
barrum « argile », mot préroman ibérique, l'argile et le bois entrant dans la construction des premières baraques catalanes (v.
FEW t. 1,
s.v. *
barra;
Cor. t. 1,
s.v. barraca;
M. Thede,
Volkstum und Kultur der Romanen, t. 6, pp. 210-273; v. aussi
Hubschmid, fasc. 2, pp. 63-67). P.
Aalto,
Neuphilol. Mitt., t. 39, pp. 375-386, s'appuyant sur la ressemblance entre un type de temple babylonien et la baraque de pierres sèches courante aux îles Baléares, propose comme étymon du cat.
barraca le syriaque
parakkā, de l'assyrien
parakku « temple, palais », mais cette hyp., séduisante, manque de fondements linguistiques : le mot manque en ar., lang. qui aurait pu servir d'intermédiaire, et aucune attest. cat. anc. de
barraca ne se rapporte aux Baléares (v.
Alc.-Moll t. 2). L'ital.
baracca ne peut être à l'orig. du mot fr. (
Brunot t. 1, p. 510,
Wind, p. 153,
Kohlm., p. 31,
EWFS2,
Dauzat68), le seul ex. attesté dans cette lang. antérieurement au
xviies. étant prob. une interpolation du
xviies. dans un texte du début
xives. (v.
Cor.,
loc. cit. note 2).