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AUTANT, adv.
ÉTYMOL. ET HIST. − [Ca 1100 anc. forme altretant, ici empl. comme subst. (Roland, éd. Bédier, 3021 : Après icels en avrat altretant) − fin xiiies. Gdf.]. 1. Ca 1170 adj. altant relation d'égalité (Rois, p. 326 ds Gdf. Compl. : Trestore altant chevaliers cume ocis furent de ta privee maignee) emploi comme adj. seulement en a. fr.; ca 1180 adv. autant (Chr. de Troyes, Perceval, éd. Potvin, 4262 ds T.-L. : En la sale ki fu quaree Et longhue autant comme lee), autant comme encore au xviies. (Corneille ds Dict. hist. Ac. fr., t. 4, p. 496); début xiiies. autant adv. empl. absol. (Villehardouin, Conquête de Constantinople, 137, ibid., t. 4, p. 488 : Là s'arestèrent-il a grant doute, car il doutèrent ceus de fors, et autant doutoient-il ceus dedens, car estoient-il par serement tenus vers le roi de Blaquie, qui devoit les Frans traïr); fin xiiies. loc. proverbiale (autant empl. comme subst.) exprimant la vanité de qqc. (Richard le Beau, éd. W. Foerster, 442 ds T.-L. : Autant en portaissent li vent); 1579 adv. autant... autant insistant sur la relation étroite d'égalité (H. Estienne, Précellence du langage françois, préf. ds Dict. hist. Ac. fr., p. 490 : Or est ceste entreprise non moins haute que belle, et autant qu'elle est haute, autant importante à l'honneur et au proufit de nostre nation). 2. 1532 loc. adv. d'autant « à proportion », loc. conj. d'autant que « vu que » (Rabelais, Pantagruel, II, 17, ibid., p. 491 : D'auttant qu'elles estoient plus horribles et execrables, d'auttant il leur falloit donner d'advantage, aultrement le diable ne les eust voulu biscoter); av. 1544 loc. conj. pour autant que « pour cette raison que » (Marot, Ep. au roy pour avoir esté desrobé, p. 182 ds Gdf. Compl. : Dieu tout puissant te doint, pour t'estrener, Les quatre coins du monde gouverner, Tant pour le bien de la ronde machine; Que pour aultant que sur tous en es digne); 1542 id. autant que « à proportion que » (Reine de Navarre, Lettres ds Dict. hist. Ac. fr., p. 495 : A quoy, aultant que Dieu m'a donné de pouvoir et de savoir, je désire vous fere service, comme le seul point où j'ay l'euil fiché ferme); 1580-92 d'autant plus que « encore plus, pour la raison que » (Montaigne, Essais, I, 22, ibid., p. 493 : Je puis d'autant plus librement disposer de ma fortune, qu'elle est plus mienne; et de moy, que je suis plus mien). Empr. au lat. vulg. *aliud tantum altéré en *ali tantu, *al tantu (Fouché t. 2, p. 436, 492), lat. class. alterum tantum « une autre fois autant » (Plaute, Bacch., 1184 ds TLL s.v., 1739, 50). La forme anc. altretant, attestée dep. la Chanson de Roland et coexistant jusqu'au xiiies. avec autant, remonte prob. au lat. alterum tantum selon une évolution phonét. normale (cf. les corresp. romans : ital. altrettanto, prov. atretal, esp. otro tanto, REW3, s.v. alter).