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ATTRACTION, subst. fém.
ÉTYMOL. ET HIST. I.− xiiies. « action d'attirer, d'aspirer » cont. méd. (Aldebrandin de Sienne, Régime du corps, éd. Landouzy et Pépin, 105-30 : Et des coses qui sont convenables au foie si sont douces coses, mais c'on n'en prenge trop por ce qu'eles estoupent legierement les voies por le grant atration Ke li foies en fait). II.− 1. 1688 phys. « tendance des corps matériels à s'attirer mutuellement » (Le Clerc, Bibl. univ. et hist., VIII, p. 438 ds Mack. t. 1, p. 98 [c.r. des traités de Newton] : avant qu'entrer dans cette section, l'auteur explique ce qu'il entend par force attractive et par attraction, ce qu'on devrait plutôt appeler impulsion); 1722 (Journal des Savants, 1722, p. 465 ds Brunot t. 6, p. 548 : M. Cheyne soutenait dans cet ouvrage les sentiments de M. Newton sur le vide et sur l'attraction mutuelle des corps, ou comme parlent ce philosophe et ses disciples, sur la gravitation); 2. 1733 électr. « tendance des corps électrisés à s'attirer ou à se repousser mutuellement suivant qu'ils sont chargés d'électricités de noms contraires ou de la même électricité » (Essai sur les erreurs populaires ou examen de plus. opinions reçues comme vrayes, trad. de l'angl. de Thomas Brown [Pseudodoxia epidemica or Inquiries into very many received tenents], éd. 1738, I, 122 : [à propos de l'expérience du savant angl. Gilbert sur les propriétés de l'aiguille de fer refroidi] ... en deçà de l'équateur le bout qui approche le plus de la terre se tourne vers le nord et le bout opposé vers le sud : en sorte que leur attraction étant toujours contraire à leur direction, ils s'unissent dans les bouts opposés); 3. 1761 fig. « force qui tend à attirer les êtres vers qqn ou vers qqc. » (J.-J. Rousseau, La Nouvelle Héloïse, IIepart. ds Dict. hist. Ac. fr. : C'est l'union des cœurs qui fait leur véritable félicité; leur attraction ne connoît point la loi des distances et les nôtres se toucheroient aux deux bouts du monde); 1838 gramm. (Ac. Compl. 1842). III.− 1835 « ce qui exerce un attrait sur le public » (Balzac, Corresp., éd. Calmann-Lévy XXIV, 220, lettre à MmeHanska ds Nyrop t. 4, p. 340 : Avec cela trouver des combinaisons, des attractions, comme disent les Anglais, pour obtenir la faveur du public, de manière à écraser par leur supériorité, les autres journaux); 1862 (Malot, Vie mod. en Anglet., p. 50 ds Bonn., p. 4 : Programme savamment combiné en vue d'une great attraction); 1867, 8 avr. « spectacle, divertissement qui attire le grand public » (Duplessis, Figaro, p. 2, col. 1, ibid. : Une des plus grandes attractions du parc de l'Exposition est la section ottomane). I empr. au b. lat. attractio (au sens de « contraction » dep. ives. Pallad. Rutilius Taurus, Opus agriculturae, 5, 4, 3 ds TLL s.v.), au sens de « action de tirer à soi » dep. ves. (Caelius Aurelianus, Acut. passion., 1, 3, 37, ibid.); l'empl. II est dér. de I; cf. a. fr. adtractif terme d'astron. v. attractif; et aussi en lat. médiév. attractio phys. 1256-60 (Albert Le Grand, Veget., 1, 31 ds Mittellat. W. s.v., 1156, 48 : haec ... attractio ... est sicut vis terrae, quae in concava sua aere plena attrahit humorem pluviae), mais la vitalité de l'emploi est due à l'infl. de l'angl. attraction terme de phys. (dep. 1607 « pouvoir d'une substance d'en attirer une autre » ds NED; puis utilisé par terminol. newtonienne) et terme d'électr. (dep. 1626 ds NED). Certains dict. (Dauzat, Bl.-W.5) attribuent à tort une accept. gramm. au lat. attractio (par mauvaise lecture de Varron, De Ling. lat., V, 6 où TLL s.v. attractio mentionne seulement les leçons suiv. : tractationem, tractionem, arctationem; cf. aussi J. Collart, Varron grammairien latin, Paris 1954, p. 80, no2, qui donne pour V, 6 le texte suivant : Litterarum enim fit demptione (« suppression ») aut additione et propter earum traiectionem (« transposition ») et commutationem (« transformation »). Le ms. porte tractionem; adtractionem et les autres var. (y compris traiectionem) sont des conjectures d'éditeurs ou de commentateurs mod. de 1471 à nos jours) qui n'existe ni en b. lat. ni en lat. médiév.; III prob. empr. à l'angl. attraction, au même sens dep. seulement 1862 (W. Adams, Guide I Wight, 108 ds NED); angl. attraction dep. 1533 terme méd., empr. au fr. attraction ou directement au lat. (NED); v. aussi Mack. t. 1, p. 96, 98, 166, 211; Nyrop t. 4, p. 340; Brunot t. 6, pp. 548-551; Bonn., p. 4.