ARÊTE2, subst. fém.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. 1180-90. « barbe d'épi »
A. de Bernay,
Alexandre, éd. H. Michelant, 359, 8 ds T.-L. : Le poil ot gros et dur et poignant com
areste − 1611,
Cotgr.;
2. xiiies. « os mince et pointu, épine osseuse qui se trouve dans la chair de certains poissons » (
H. Piaucele,
De sire Hain et de Dame Anieuse, 48 ds
Fabl. et Contes, éd. Barbazan-Méon, t. 3, p. 381 : [Mon mari] Demande poisson à
areste);
3. « saillie anguleuse »
a) 1260 archit. (d'une construction) (
Villard de Honnecourt,
Album, éd. Darcel et Willis, XVIII ds T.-L. : a cest esligement est li tors tornee a huit
arestes); 1680 charp. (
Rich. :
Arête [...] Angle de quelque corps. Une poutre à vives
arêtes; c'est à dire, bien équarie);
b) mil.
xiiies. (d'un talus) (
Du Prestre et des .II. Ribaus ds
Rec. des Fabl., éd. Montaiglon-Raynaud, t. 3, p. 65 : Et li chevaus contre l'
areste D'un fossé vint de tele esclate, que li ribaus à terre flate); d'où 1838 géogr. (
Ac. Compl. 1842 :
Arête [...] Ligne courbe ou brisée qui sépare ordinairement les deux versants principaux d'une chaîne de montagnes, sur laquelle se trouvent les pics les plus élevés, et d'où partent les chaînes secondaires); 1845 géol. (
Besch. :
Arête [...] Ligne formée par la réunion de deux surfaces inclinées l'une sur l'autre);
c) 1393 bot. « nervure d'une feuille » (
Ménagier, éd. Société bibliophiles fr., II, 50, Genève : il n'y a point de fueille fors les
arrestes); 1393 « côte d'une plume d'oiseau » (
Id., II, 287 : se vostre esprevier avoit aucune faim, les bons espreveteurs l'appercevroient à l'
arestre des plumes où il avroit raies de travers);
d) 1866 géom. (
Lar. 19e:
Arête. Ligne d'intersection des deux plans qui forment un angle dièdre);
e) 1611
areste d'un espee (
Cotgr.); 1838
arête d'une baïonnette (
Ac. Compl. 1842 : se dit Des carres d'une lame de baïonnette); 1680
aréte de cuilier (
Rich. : Partie de la cuilier, qui est élevée sur le cuileron);
f) 1680 technol. (
Rich. :
Arête d'enclume. C'est le bord de l'enclume [...]
Arête d'assiete, aréte de plat. C'est l'extremité du bord du plat, ou de l'assiette qui est du côté du fond); 1752 (
Trév. :
Arête. Terme de Chapelier. C'est l'extrémité par où l'on arrondit un chapeau, & où l'on coud ce qu'on appelle un bord de chapeau);
g) 1690 vétér. (
Fur. :
Arestes [...] ce sont des galles & tumeurs qui viennent sur les nerfs des jambes de derriere d'un cheval entre le jarret & le paturon. On appelle aussi
Arestes les queuës des chevaux degarnies de poil, qu'on appelle, queuës de rat).
Du lat.
arista, au sens 1,
Varron,
Rust. 1, 48, 1 ds
TLL s.v. 579, 65; au sens 2,
Ausone, 334, 86,
ibid., 580, 50; au sens 3 a
Chartul. 1158
Charta Ludov. junior ds
S. Joan. Laudun. ds
Du Cange; également
aresta, 1285 ds
Chartul. Guill. abb. S. Germ. Prat. fol. 122, r
ocol. 1 ds
Du Cange s.v. aresta 3. Les autres sens p. anal. avec 3 a.