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AORISTE, subst. masc.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1548 (Sebillet, Art Poétique, I, 9 ds Hug. : Sachant ce prétérit parfait, tu ne pourras faillir en le Aoriste, qui est un prétérit indéfiny). Empr. au lat. aoristos (Macrobe, Gramm., 621, 5 ds TLL s.v., 205, 18, aoriston ... praetereo, quod latinitas nescit), empr. au gr. ο ̔ α ̓ ο ́ ρ ι σ τ ο ς s.e. χ ρ ο ́ ν ο ς, Denys de Thrace, 638, 24 ds Bailly.

Mise à jour de la notice étymologique par le programme de recherche TLF-Étym :

Histoire :
I. « temps de la conjugaison grecque qui situe l'action à un moment indéterminé du passé » (grammaire). Attesté depuis 1564 (Rabelais, Œuvres Complètes, Cinquième Livre, page 730, § 1 : En mon donat, dit frere Jehan, je ne trouve que trois temps, preterit, present, et futur, icy le quatriesme doit estre pour le vin du valet. – Il est, dit Epistemon, Aorist yssu de preterit tres‑imparfaict des Grecs et des Latins en temps guerre et bizart receu). Rabelais emploie ici le terme aoriste dans le contexte d'une plaisanterie s'articulant autour d'un jeu de mots sur les temps de jeûne prescrits par l'Église, devenus source de division et d'excentricités, et les temps grammaticaux décrits par Donat (cf. gérondif* pour un autre terme de grammaire employé dans un jeu de mots rabelaisien, ainsi que supra pour une plaisanterie culinaire analogue sous la plume de Théophile Gautier). L'utilisation plaisante du terme de grammaire par Rabelais témoigne d'un certain degré de lexicalisation dès le 16e siècle. - 
II. « temps grammatical simple exprimant un fait achevé qui s'est produit à un moment indéterminé du passé, sans idée de durée (terme appliqué à une langue autre que le grec) ». Attesté depuis 1548 (Sébillet, Art poétique, page 94 = Huguet : sachant ce prétérit parfait, tu ne pourras faillir en le Aoriste, qui est un prétérit indéfiny : lequel retenans dés Grecz, nous l'expliquons (contrains par la pauvreté de nostre langue), en circonlocution par le verbe, j'ay, aux uns : et par le substantif, je suy, és autres, joins avec le participe prétérit). Première attestation lexicographique : 1690 (Furetière1 : Aoriste, subst. masc. Terme de la Grammaire Grecque qu'on peut étendre à la Françoise. C'est un temps indefini de la conjugaison des verbes. […] Les Grecs avoient deux Aoristes : les Latins n'en n'ont pas un). Les dictionnaires contemporains continuent à enregistrer ce sémantisme, typique des 16e–18e siècles, où aoriste était souvent utilisé dans le sens « passé simple ». Mais déjà Larousse1 attribue l'emploi du terme dans ce sens aux “anciens grammairiens français” et signale que les grammairiens modernes ont essayé de renouveler l'application de ce mot, mais que l'usage ne l'a pas consacré (cf. Ac6Ac7). - 

Origine :
Transfert linguistique : emprunt au latin aoristos subst. masc. « temps de la conjugaison grecque qui situe l'action à un moment indéterminé du passé » (attesté depuis le 5e siècle [Macrobe] ; < grec α̉όριστος ; TLL 2, 205). Ce latinisme est attesté en continu depuis le 16e siècle ; dès les premières attestations, il a élargi son domaine d'emploi à la langue vernaculaire, sens maintenu jusqu'à l'époque classique. Cf. Lacher in FEW 24, 668b, aoristos.


Rédaction TLF 1974 : Équipe diachronique du TLF. - Mise à jour 2008 : Marta Andronache.. - Relecture mise à jour 2008 : Éva Buchi ; Gilles Petrequin ; Thomas Städtler ; Nadine Steinfeld.