ANIMALITÉ, subst. fém.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. a) Fin
xiies.
animaliteiz « ensemble des facultés qui caractérisent l'être vivant » (
Epist. S. Bern. a Mont Deu, ms. Verdun 72, f
o24 r
ods
Gdf. Compl. : Li
animaliteiz est une maniere de vie servanz a sanz del cors);
xves.
animalité «
id. » (
Lefranc,
Champ. des Dam., Ars, f
o148 d,
ibid.) attest. isolées;
b) 1814 « ensemble des qualités propres au règne animal (p. oppos. aux végétaux) » (
Bernardin de St-Pierre,
Harm., liv. V ds
Littré : Les végétaux ne sont pas des animaux renversés, comme on l'a prétendu; car ils n'ont point les facultés ni les organes qui constituent l'
animalité);
2. av. 1778 « ensemble des caractères de l'animal (p. oppos. à l'homme) » (
J.-J. Rousseau,
Orig. Notes, ibid. : Dans l'état d'
animalité dont il s'agit ici ...);
3. av. 1788 « partie animale de l'homme » (Buffon ds
Lar. 19e: Nous ne distinguons pas bien nettement les qualités que nous avons en vertu de notre
animalité, de celles que nous avons en vertu de notre âme).
Empr. au lat.
animalitas : sens 1 attesté à l'époque carolingienne (
Mythographi, 3, 6, 16 ds
Quicherat,
Dict. lat. fr., Paris, Hachette); puis 1248-56 (
Albert Le Grand,
Myst. théol., 5, 1 ds
Mitellat. W. s.v., 663, 36); sens 1 b (
Id.,
ibid., 21, 40,
ibid., 663, 41); sens 3 début
ves. (
St Augustin,
Spir. et an., 38 ds
TLL s.v., 84, 4). Le sens 2, non attesté en lat., est plus prob. dér. de
animal* (p. oppos. à l'homme).