AMADE, subst. fém.
Étymol. ET HIST. − Fin
xives. hérald. (
Armor de Fr. de la fin du XIVes., Cab. hist., VI, 277 ds
Gdf.,
s.v. Hamede : M. Estace d'Ambichecourt − D'ermine a .III.
hametes de gueules a .VI. coquilles d'or sur les
hametes); 4
equart
xives. (
Froissart,
Chron., V, 168, ds
DG : D'ermine a deux
hamedes de gueules);
amade (
Monet,
Invantaire des deus lang. françoise et latine, Lyon,
s.v. amade : trois listes plates, parallèles chacune de la largeur de deus tiers de Fasce, traversans l'aire de l'Ecu d'Armes, an même situation que la Fasce, mais sans toucher aus bors);
amades (ou
hamades) (
Fur. 1690). −
Trév. 1798.
Issu, par réfection d'apr. le suff.
-ade, de l'a. fr. (Lille)
hamede attesté au sens de « barre, barrière » dep. 1293 (
Acte des échev. de Lille, Tailliar,
Rec. d'act. des XIIeet XIIIes. en lang. wall., p. 366 ds
Gdf.), mot auquel son aire géogr. (
Gdf.) permet d'attribuer une origine germ. Corresp. germ. : m. néerl.
hameide, hameede, ameide, hameye « barre, barre de fermeture, barreau, bélier » et aussi « cour, ferme » (
Verdam 1964,
s.v. hameide); m. bas all.
hameide, homeide, hameie « enclos, clôture » (
Lübben,
Mittelniederdeutsches Handwörterbuch);
cf. liégeois
haminde « levier de fer » « pièce de bois placée horizontalement », terme des houillères et « barre », terme de batellerie (
Haust 1933,
s.v.; et
Geschiere,
Élém. néerl. du wallon liégeois, s.v. haminde). Cependant le rapport entre les termes germ. et fr. est diversement interprété : l'a. fr. (wallon, pic.)
hamede est − soit empr. au m. néerl.
hameide, a. flam.
hameyde (REW3); même hyp. formulée par
EWFS2,
s.v. hamée, le m. néerl.-flam. remontant au fr.
haim (hameau*
) + suff. collectif
-ithi − soit empr. au m. néerl.
hameide, mais celui-ci, lui-même empr. à l'a. fr.
hamie « barre » (
Moniage Guillaume ds T.-L.), issu de l'a. bas frq. *
haimithi « lieu entouré de clôture » (
FEW t. 16,
s.v. haimithi) − soit formé sur le m. néerl.
ham « enclos » (
Verdam 1964) + suff.
-ede (
Geschiere,
loc. cit.;
De Vries Nederl. 1963,
s.v. hamei), à l'appui de cette hyp. la date tardive de l'attest. du mot m. néerl.
hameide : 1450 (
Geschiere,
loc. cit.), mais le caractère insolite d'un suff.
-ede rend cette étymol. difficilement acceptable du point de vue morphol.