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ALISE, subst. fém.
Étymol. ET HIST. − 1. 1153 fém. bot. alie « fruit de l'alisier », empl. pour exprimer une valeur minimale (Wace, Vie de St-Nicholas, éd. Delius, 1258 ds T.-L. : Des or ne pris mes une alie Quant que cist mond ja me dorra); 1170 alye « id. » (Aimeri de Narbonne, Richel. 24369, fo2 b ds Gdf. : Le duel que faites ne vaut une alye). En a. et m. fr. seulement; encore répandu dans les dial. (cf. p. ex. Jouanc. t. 1 1880 : Alie, fruit de l'alisier, arbre de la famille des rosacées) voir E. Rolland, Flore pop., t. 5, pp. 123 sqq.; 2. 1174-1183 masc. agn. alis « id. » (Jordan Fantosme, Chronique, 1625, ap. Michel, D. de Norm., t. 3 ds Gdf. [la date 1118 proposée pour ce texte par plusieurs dict. ne semble pas exacte] : Ne dute les Flamengs vaillant a un alis), forme isolée; ca 1200 fém. a. fr. alise « fruit de l'alisier » (Renaut de Montauban, Quatre fils Aimon, cité par O. Schultz-Gora ds Indogerm. Forsch., t. 33, 1914, Anzeiger, p. 44 selon R. Ling. rom., t. 52, p. 231, v. 15987 : a son col la leva issi comme une alise); 1180-1210 alise « arbre produisant les alises, alisier » (Herbert le duc de Dammartin, Roman de Foulque de Candie, éd. Tarbé, 11 ds T.-L. : L'erbe vert point et la flors en l'alise). Au xviies. apparaît la graphie alize (av. 1690, Tallemant Des Réaux, Historiettes, Monseigneur d'Orléans ds Dict. hist. Ac. fr.), qui subsiste, quoique moins usitée, jusqu'à nos jours. 1 et 2 représentent des survivances d'un gaul. *alisā « aulne » (cf. Holder, Alt-Celtischer Sprachschatz ds t. 3 : Nachträge zum I. Band p. 565), lui-même issu d'une lang. i.-e. 'paraceltique', le mot celt. pour « aulne » étant *wernā (Hubschmid ds Z. rom. Philol., t. 79, 1963, p. 360). Al- initial, qui se trouve aussi dans lat. alnus « aulne », remonterait à un rad. i.-e. el- « rouge, brun » servant à former des noms d'animaux et d'arbres (IEW, p. 302); à ce rad. se rattache aussi l'a. h. all. ẹlira, ẹrila par métathèse, d'où l'all. mod. Erle « aulne » (Kluge 1967); 1 remonterait d'apr. Hubschmid, op. cit., p. 361, à un gaul. *alika, ce dernier étant aussi à la base du toulousain aligo « alisier » et du nom de fleuve Alie, autre nom de l'Alise, affluent de la Meuse, Belgique; d'apr. EWFS2à un gaul. *ali(s)ia, apr. la chute de l' -s- (voir J. U. Hubschmied ds Vox rom., t. 3, 1938, p. 108); 2 remonte à un dér. gaul. *alisia, ce dernier à la base du nom gaul. Alisija, Holder, op. cit., t. 1, p. 90 (voir aussi G. Dottin, La Lang. Gaul., p. 225) qui est à l'origine du topon. Alise-Sainte-Reine, Côte d'Or. Les noms de cette famille désignent tantôt l'arbre : l'aulne ou d'ailleurs l'alisier, tantôt le fruit; en a. fr., supra; selon Frings, Etymologica Wartburg, 1958, p. 258, note 25, Vissmann remarque qu'en basque on désigne du même mot « aulne » et « alise »; Frings ajoute qu'en a. h. all. les deux sens étaient déjà mêlés. L'étymon. germ. *aliza (FEW t. 1, Dauzat 1969) fait difficulté d'une part parce qu'il ne peut rendre compte de la forme a. fr. alie (Jud ds Arch. St. n. Spr., t. 121, 1908, p. 92 rejette le got. *alisa), d'autre part parce que la forme régulièrement issue d'un germ. *aliza aurait dû être *ause (Hubschmid, op. cit., p. 361, note 26 et Frings, op. cit., p. 257, pour lequel de plus, note 25, p. 259, le fait que les différents termes elsenbaum « alisier », else « alise » etc. sont limités au sud de l'aire allemande, prouve que le mot n'est pas autochtone dans les lang. germ.). Le germ. *alizō- ou *aliza a été empr. très tôt sans doute au gaul. (Hubschmid, op. cit., p. 360). Autre hyp. Selon Hubschmid ds Z. rom. Philol., t. 66, 1950, p. 57, l'esp. aliso « alisier, aulne » et le fr. alisier sont à rattacher, ainsi que le gaul. *alīka (à la base du gasc. aligo « alisier »), le basque altz, altza, alza « alisier, aulne », le corse alzu « ontano », le calabrais áuzu, áuzinu « ontano » au vocab. de lat. région. d'orig. i.-e.