AGRÉER2, verbe trans.
Étymol. ET HIST. − Ca 1170 anglo-norm.
agreier « équiper » (
Li quatre livre des reis, éd. Curtius, p. 16 : Des uns en frad ses prevoz é cunestables, des altres vileins pur sa terre arér é pur ses blez séér é pur ses armes forgier é ses curres
agreier); entre 1170 et 1185 anglo-norm. mar.,
id. « équiper un navire, le garnir de ses agrès, de ses apparaux » (
Guill. de Berneville,
Vie de st Gille, 928, 929 ds
Gdf. Compl. : En la mer lancent lur batel, Mult par
agreient ben lur nef);
xvies.
aggreer « mettre en état » (
Compt. de dép. du chât. de Gaillon, p. 49 ds
Gdf. : Pour avoir fait et
aggreer le chemin... a
agreer et drecher les terres de la chappelle du parc); 1621
agréer « équiper » (
François,
Merv. de nat., p. 58 ds
Jal t. 1 1970- :
Agréer et fournir un navire). Le mot moderne, vieilli dep.
Ac. 1835, a été peu à peu évincé par le verbe de même sens
gréer*. Il existe encore au
xxes., mais est très peu usité.
Emprunté à l'a. nord.
greida « mettre en ordre, préparer, apprêter » (
De Vries Anord. 1962), étant donné l'ancienneté de l'empr. et l'apparition du mot en anglo-norm., plutôt qu'au m. néerl.
gereide « harnais, armure, équipement », cette 2
ehyp.,
Diez3, p. 504, faisant en outre difficulté du point de vue phonétique,
ge prétonique ne perdant habituellement pas son
e. L'adjonction de l'
a- peut se comprendre p. anal. avec
agréer1*, apparu également vers la fin du
xiies.
Agréer n'est pas non plus
a +
gréer puisque
gréer n'apparaît qu'au
xviies.