ADÉQUAT, ATE, adj.
Étymol. ET HIST. − 1736 philos. « parfaitement équivalent à l'objet pensé (d'une idée) » (Ch.
Wolff,
Logique, trad. J. des Champs, 25, d'apr.
Quem. t. 1 1959
s.v. : Enfin une idée distincte est encore
adéquate ou inadéquate).
Empr. au lat.
adaequatus part. passé de
adaequare « rendre égal à » (obj. animé ou inanimé) dep. 1
ers. av. J.-C. (
TLL); pas d'emploi comme terme philos. en lat. class.; à partir du lat. chrét., au sens « correspondre exactement à, cadrer avec » (sujet inanimé) :
Tertullien,
De anima, ch. 8 ds
TLL s.v., 561, 71 : quia [aliquid] ceteris corporalibus exemplis non adaequet;
cf. 1243-48,
Albert le Grand,
De bono, 472 ds
Mittellat. W. s.v., 156, 25 : locus perfecte repraesentans est locus adaequatus rei.
[Antérieurement unique attest. en 1377 (
B. de Gord.,
Pratiq., II, 8 ds
Gdf. Compl. : Teigne nouvelle se cure a grant peine; s'elle est ancienne, elle ne se peult curer, ou c'est a trop grant labeur et en long temps, car la male complexion est
adequate et ne peult recevoir a prendre cure), où le sens de
adequate est obscur (peut-être « adaptée, habituée [à la maladie] » ou peut-être « totale », p. anal. avec l'expr.
idée adéquate, synon. de
idée totale (d'un objet), et donc « incurable »)? peut-être aussi dû à une mauvaise interprétation de l'orig. lat.].