ADRESSER2, verbe trans.
Étymol. ET HIST. − 1. Début
xiies. emploi pronom. « se dresser debout, se lever » (
Psautier de Cambridge, éd. F. Michel, XLIII, 26 ds
Gdf. :
Adrece tei [exsurge], aie nus et rachate nus); 1170 trans. « relever, mettre debout » (
Rois, éd. Curtius, 199 : faire
adrecier les ruines del temple Nostre Seignur). − 1560-1621 « élever, dresser (un monument) » (
Pasquier,
Recherches ds
Hug.);
2. 1174 emploi pronom. « aller droit vers, se diriger vers (un lieu) » (
Benoit de Ste Maure,
Chron. des ducs de Norm., éd. F. Michel, 3916 ds T.-L. : Tres parmi Seigne
s'adrecerent, Dreit a Paris tenent lur curs); 1172-1175 trans. « (obj. animé) diriger (vers qqn) » (
Chrét. de Troyes,
Chevalier au lion, éd. Förster, 3058 ds T.-L. :
adreça Vers lui son palefroi anblant);
ca 1155 abs.
adrecier à « parvenir jusqu'à (en transperçant avec la lance) » (
Wace,
Brut, éd. Arnold, 13 090 : E crievent oilz s'il i
adercent), d'où
a) xives. trans. « émettre (des paroles) en direction de qqn » (
Ménagier, éd. Soc. bibliophiles fr., 1, 105,
ibid. : adreça ses paroles à elle); 1518
adrecier à « adresser la parole (à qqn) » (
Mém. à de Galas, Arch. B.-Pyr. ds
Gdf. : Par ledit ambassadeur fut commensé le propos
adroissant aus dis seigneurs de Chievres, leur disent...);
b) 2
emoitié
xvies. trans. « envoyer (qqc) en direction de qqn » (
Amyot,
Marc., 14 ds
Littré : Il receut sur son propre corps plusieurs coups qui
estoient addressez à Æmylius);
3. 1170 trans. « redresser, mettre en état (un obj.) » (
Rois, éd. Curtius, 24 : pur aguiser e
adrecier e le soc e le picois);
ca 1160 emploi fig. « réparer (un toit) » (
Wace,
Rou, éd. Andresen, 1, 287 ds T.-L. : E se il a le tort, bien li
adrecera). − 1580-1588, emploi fig.,
Montaigne, I, 254 ds
Littré.
Dér. de
dresser*; préf.
a-*.