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ACCULER, verbe.
Étymol. ET HIST. I.− A.− Ca 1200 pronom. « s'appuyer de son postérieur contre qqc. » (Renart, 9136-9139, éd. M. Roques : Or, dan Bernart, qui fort rains as, Va si t'acule a cel huiset, Et si l'entrueve un pestitet, tant que li leus i puist entrer); 1534 id. « s'asseoir » (Marot, L. I. de la Métamorphose, III, 193 : [Argus] occupe et gaigne legerement le hault d'une montaigne Assez loingtaine où se sied et acule, Et là séant en toutes partz spécule); d'où terme de manège, 1678 id. « se dit d'un cheval dont la croupe s'approche trop du centre de la volte » (Guillet, Les arts de l'homme d'épée : Dans le manège un cheval s'accule lorsque maniant sur les voltes, il ne va pas assez en avant à chacun de ses temps ou de ses mouvements en sorte que ses épaules n'embrassent pas assez de terrain et que sa croupe s'approche trop du centre de la volte. Votre cheval s'acule et s'entable tout à la fois); 1751 « se jeter sur sa croupe (d'un cheval qu'on tire en arrière) » (Encyclop. s.v. : acculer a un autre sens parmi le vulgaire et se dit d'un cheval qui se jette et s'abandonne sur la croupe en désordre lorsqu'on l'arrête ou qu'on le tire en arrière). − 1863, Littré. B.− 1564 trans. « pousser (une bête) dans un endroit où elle ne peut plus reculer » (Ch. Estienne, L'Agriculture et la maison rustique, p. 150 b : Il est requis de mettre les bassets par le dessous devers la vallée, afin d'acculer les tessons sur le haut du costau). C.− P. anal. 1. av. 1307 trans. « repousser contre » (G. Guiart, Branches des Royaux Lignages, II, 7043 ds T.-L. : souz les arbres retenues, S'estoient (les eschieles) a destre tenues, Ou l'en ainçois les acula); 2. 1532 « renverser » (Rab., I, 23 ds Hug. : De sa lance... rompoit un huys, enfonçoit un harnoys, acculloyt un arbre, enclavoyt un aneau), attest. isolée; 3. 1532 « éculer (un soulier) » (Id., I, 11, ibid. : Tousjours se vaultroit par les fanges... aculoyt ses souliers). − 1835; 4. 1564 pronom. « se retirer au fond de son terrier (du blaireau) » (Ch. Estienne, Op. cit., ibid.) : pour cette cause faut ... avoir ... demie douzaine de bons chiens bassets, pour le moins, qui ayant chacun un collier au col, large de trois doigts et garny de sonnettes, pour l'entrée des terriers, à fin que les tessons s'acculent plustost, et aussi que les colliers les garderont d'estre blessez. II.− Fig. a) 1247 trans. « tourner le dos à qqc. » (Huon le Roi de Cambrai, Li Regrès Nostre Dame, 62, 7 (éd. Langfors) : Trestous li mons mout tost l'acule [la chair, après la séparation de l'âme et du corps]); b) 2emoitié xiiies. « pousser à la dernière extrémité, ruiner (qqn) » emploi fig. (Le Dit de Cointise, v. 153, 157 ds R. Lang. Rom., 68 pp. 184-193 : Et quant ele l'a deffulé De son mari, tost aculé L'a pour autrui ki le rafule; Par cointien [cointier?] son mari acule, Ki cointement l'ot afulee); 2emoitié xives. « pousser, faire tomber dans un piège » (G. de S. André, Libvre du bon Jeh., 1961 ds Gdf. Compl. : Les Angloys estoient aculez); c) 1549 « retarder, différer (un procès) » (R. Estienne Dict. français lat. s.v. : acculer ung proces qui estoit en beau chemin, In medio litis curriculo remoram admouere). − 1625. Dér. de cul*, préf. a-*; dés. -er.