ACCIDENT2, subst. masc.
Étymol. ET HIST. − Corresp. rom. : a. prov.
accident; n. prov.
acidènt; ital.
accidènte; esp.
accidente; port.
acidente; cat.
accident; sard.
aččidènte; roum.
accident.
1. Apr. 1160 « événement funeste » (
Benoit,
Chr. ducs de Norm. éd. Carin Fahlin, I, 13 763 : Cil qui en sunt mostré a dei, En cui cuers creist e naist deslei, Maleit seit or cil
aucidenz Qu'eissi comperent tantes jenz); 1268 « fait du hasard » (
Brunet Latin,
Trésor, éd. Chabaille, 312 ds T.-L. : L'amistiés qui naist par delit ou par profit... est amistié par
accident);
2. 1170 « indice, signe extérieur (d'une passion) » (
Chrét.,
Cligès, éd. Micha, 1580 : Bien aparçoit et voir li sanble Par les nuances des colors Que ce sont
accident d'amors);
3. a) 1237 « modification passagère de l'être, terme philos. » (
Roman de la Rose, éd. F. Michel ds T.-L. : Les
accidens et les sustances Des choses qui sunt souz la lune);
b) 1268 «
id. » (
Brun. Latin,
Op. cit., 154
ibid. : cele mer est rouge non mie par nature, mais par
accident).
Empr. au lat.
accidens subst. neutre (part. prés. subst. de
accidere), dep. Sénèque soit au sens d'« événement fortuit » (
Epist., 90, 34 ds
TLL s.v., 296, 81 : accidentia non aliter excipere quam imperata) soit d'« événement funeste » (
ibid., 120, 12,
ibid., 82 : vir... perfectus... numquam accidentia tristis excepit) d'où 1. Terme philos. dep. Quintilien (
Inst. Orat. 3, 6, 36,
ibid., 297, 46 : Theodorus de eo an sit et de accidentibus ei, quod esse constat, id est π
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ς existimat quaeri) :
cf. Boèce ds
Porphyr. Vict., 2,
ibid., 297 : [tres definitiones] : 1) a. est quod infertur et aufertur sine ejus in quod est interitu, 2) a. est quod contingit alicui et inesse et non inesse, 3) a. est illud quod neque genus sit neque species neque differentia neque proprium, d'où 3 (
cf. avec 3 a fin
ves.
Claud. Mamertus, p. 193, 18
ibid., 73 : corpus substantia est, non accidens; avec 3 b fin
iiies., début
ives.
Chalcidius,
Comm. in Platonis Tim., 284,
ibid., 83 : omnia quae fiunt vel secundum naturam suam fiunt vel ex aliquo accidenti) d'où « signe extérieur, symptôme de maladie » dep.
ive-
ves. (
Theod. Priscianus ds
TLL s.v., 298, 22
sq) puis terme gén. (
cf. fin
ixes.
Wolfhardus,
Vita Waldburgae, 4 11 ds
Mittellat. W. s.v., 87, 68 : res... ex propriis accidentibus discernuntur) d'où 2.