ACÉRÉ, ÉE, part. passé et adj.
Étymol. ET HIST. − 1. a) 1155 « garni d'acier (de l'extrémité d'une lance rendue plus tranchante et solide) » (
Brut, éd. Arnold, 9298 ds
Keller,
Voc. Wace, 314 b : Lance ot redde, Bun aveit nun,
Acerez fu li fer en sun); 1172-75 «
id. » (
Chrét. de Troyes,
Chevalier au Lion, éd. M. Roques, 5618 : Et lor escu n'estoient mie Tel que rien en ostast espee Tant fust tranchanz ne
aceree);
b) 1562 « dur et tranchant comme l'acier » (
Rabelais,
L'Île sonante, éd. Abel Lefranc, p. 24-25 : les chats fourrez sont bestes moult horribles... ils... ont aussi les griphes tant longues, fortes et
asserees que rien ne leur eschappe);
2. emploi fig.
a) 1276 « dur comme l'acier, inébranlable (de pers.) » (
Enf. Og., éd. Scheler, 6769 ds T.-L. : ce sont gent
aceree);
b) 2
emoitié
xvies. « robuste, fort (inanimé non matériel) » (
Charron, P.
Traité de la sagesse, I, III, ch. XXXIX, 759 ds
Gdf. Compl. : Socrates par sa sobrieté avoit une santé forte et
aceree);
c) av. 1755 « (d'un propos destiné à blesser) piquant, mordant » (
Saint-Simon,
Mém. [1715], t. XII, c. 18 ds
Dict. hist. de la lang. fr. publ. par l'Ac. fr., t. 1, 1865, 696 b : Les brocards les plus cruels et les mieux
acérés, couloient sur lui comme sur toile cirée, pour peu qu'il crût avoir intérêt à les secouer).
Dér. de
acer, forme anc. de
acier; suff.
-é*;
cf. a. fr.
acerin «
id » aux sens propre et fig.