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ABSTINENT, ENTE, subst. et adj.
Étymol. − Corresp. rom. : prov. abstinens; ital. astinènte; esp., port. abstinente; cat. abstinent. « Qui s'interdit la jouissance de certains biens, de certains plaisirs », spéc. des plaisirs de la chair, post. 1160 (Benoît de Sainte Maure, Chronique des ducs de Normandie, II, 8852 ds Gdf. Compl. : Si ert chastes e abstinens); « id. » 1204 (Renclus, Carité, CLXLIII, 8; ibid. Cf. infra hist. I). Empr. au lat. abstinens (part. prés. de abstinere « non frui », voir s'abstenir), dep. Cicéron « modéré, réservé »; emploi absolu spécialisé par le lat. chrét. « qui s'abstient de certaines jouissances » (Tertullien, Ad nationes, 1, 5 ds Blaise; abstinentes Christiani). HIST. − Abstinent existe à la fois comme adj. et comme subst. Comme adj. il ne possède qu'un seul sens qui apparaît dès le xiies. et a survécu jusqu'à nos jours. On remarque toutefois que l'emploi de l'adj. suivi d'un compl. semble auj. disparu. En tant que subst. on le trouve empl. soit comme terme gén., soit comme terme de l'hist. eccl., de la méd. ou de la pol. Dans ce dernier emploi le mot tend à être supplanté par abstentionniste et les dict. les plus mod. n'en font pas mention. Dans ses autres emplois, le mot ne se trouve attesté que par un nombre très limité de dict., en raison de sa faible fréq., de son apparition tardive ou de sa technicité. I.− Disparition av. 1789. − Constr. de l'adj. avec un compl. Il semble que cet emploi de l'adj. que l'on rencontre au Moy. Âge et encore au xviies. ait auj. disparu. xiiies. : Ki soie fait autrui pesanche, Ki se ricoise set despire Et, por faire au povre aidanche, Est abstinens en habondanche. Renclus, Carité, [1204], CLXVIII, 8 (Gdf. Compl.) xviies. : Un homme abstinent au bien d'autrui. Malherbe, Trad. du Traité des Bienfaits de Sénèque, [1629], IV, 11, (DG). II.− Hist. des sens et emplois attestés apr. 1789. − A.− Emploi adj. (cf. sém. A). 1reattest. post. 1160, cf. étymol., subsiste. xiiies. : Femmes chastes, honnestes, abstinentes et sobres. H. de Gauchi, Trad. du Gouvernement des Princes de Gilles Colonne, [ca 1282], (Gdf. Compl.). xviies. : Qui a la vertu d'abstinence. Il mange peu, il ne boit guere de vin, il est fort abstinent. Ac. 1694. xviiies. : Les peuples du Midi sont plus abstinens que ceux du Septentrion. Trév. 1771 B.− Emploi subst. (cf. sém. B). 1. Emploi gén., sém. B (ex. 3-4). 1reattest. 1879. 2. Emplois partic. a) Sém. B 1. 1reattest. 1752 : Nom qu'on donna à certains Hérétiques qui s'élevèrent dans les Gaules et en Espagne au iiiesiècle, pendant la persécution de Dioclétien et de Maximien, parce qu'ils blâmoient le mariage. (...) Ils faisaient aussi profession de ne point manger de viande, comme étant de foi mauvaise, et ayant été créée par Satan. Trév. 1752. b) Sém. B 2. 1reattest. 1932 : Il est employé de nos jours en un sens très spécial relatif à la propagande anti-alcoolique : l'abstinent est celui qui renonce absolument à l'usage de l'alcool, par opposition au tempérant. Lal. t. 1 1938 [1932] (s.v. abstinence). − Rem. En dehors de Lal., ce sens partic. de abstinent n'est mentionné que par Rob. c) Sém. B 3. 1reattest. 1897 : vieilli. Par la suite, seul Lar. 20eatteste cet emploi en précisant qu',,en ce cas on dit plus fréquemment aujourd'hui abstentionniste``.